La situation générale dans les Antilles de l'époque était une situation coloniale sans fard. Elle était très différente de la situation actuelle, le niveau de vie ayant maintenant augmenté, même si des séquelles coloniales subsistent, ainsi qu'un taux de chômage de plus de 30 %.

Mais à l'époque il n'y avait pas les mêmes allocations sociales, aides et minima sociaux existant en France, pour panser quelque peu les plaies de la misère. Des milliers de cases en bois ou en tôle, sans eau ni électricité, s'étalaient un peu partout. Les salaires étaient misérables. Les travailleurs agricoles de la canne à sucre, qui constituaient la majorité des travailleurs, vivaient dans une misère à peine croyable aujourd'hui. Les maladies dues au manque d'hygiène et à la malnutrition, la mortalité infantile, faisaient rage. D'un autre côté les patrons blancs, ceux du sucre et les autres, montraient un racisme, une arrogance, une morgue sans les masques qu'ils se mettent aujourd'hui. Il n'y avait pas aux postes de direction, dans la justice ou la police, les quelques Noirs que l'on voit aujourd'hui. Tous les dirigeants étaient blancs, face à une population noire et de couleur.