Heures supplémentaires : Des mesures au détriment du monde du travail08/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2027.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Heures supplémentaires : Des mesures au détriment du monde du travail

Le gouvernement se prépare à appliquer une promesse électorale de Sarkozy : exonérer les heures supplémentaires de charges sociales et d'impôt sur le revenu.

Un rapport du Conseil d'analyse économique, un organisme officiel rattaché au Premier ministre, admet qu'une telle mesure serait loin d'avoir l'effet miracle annoncé par Sarkozy. Les auteurs, trois économistes qui n'ont rien de contestataires, écrivent que cet allégement " accroît le pouvoir d'achat de ceux qui travaillent au-delà de la durée légale. Néanmoins, en contrepartie, le financement de cet allégement réduit le revenu des salariés qui ne font pas d'heures supplémentaires ". Et en tout cas, il y a " un risque de coût exorbitant pour les finances publiques ".

Selon le journal Les Échos, la suppression des cotisations sociales sur les quelque 900 millions d'heures supplémentaires effectuées actuellement représenterait plus de 5 milliards d'euros. Ce serait autant d'argent en moins pour l'État et pour la Sécurité sociale. Les économistes ne vont pas jusqu'à préciser quelles seront les conséquences de ce nouveau trou financier, mais il n'est pas difficile de les imaginer : des soins encore moins remboursés en cas de maladie, et aussi en cas d'accidents du travail. Or, ceux-ci augmenteront si les heures supplémentaires prolifèrent. Bref, le projet de Sarkozy " ne constitue pas un moyen efficace de valoriser le travail ", lit-on dans ce rapport tout à fait officiel.

Alors que Sarkozy prétend combattre le chômage, " cette mesure a un effet négatif sur l'emploi, puisqu'elle incite les entreprises à substituer des heures de travail aux hommes. ", soulignent les trois économistes. Effectivement, si le patronat est encouragé à user une partie de la classe ouvrière en augmentant la durée du travail, il laissera sur le carreau un nombre de travailleurs encore plus grand qu'aujourd'hui.

Ce ne sont que des évidences. Le slogan de Sarkozy, " travailler plus pour gagner plus ", est démagogique et mensonger, et même répété sur tous les médias, cela n'en fait pas une vérité.

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