Juppé, ex-adjoint aux Finances (douteuses) de Chirac à la mairie de Paris, ex-Premier ministre conspué par les manifestants en décembre 1995, ex-professeur au Québec pour cause d'inéligibilité en France, est maintenant ex-ministre d'État au Développement durable faute d'avoir pu se faire élire député.

Le « meilleur d'entre nous », d'après Chirac, avait pourtant tout assuré. De retour en politique, il avait demandé au maire de Bordeaux de démissionner afin qu'il puisse prendre sa place. Pour l'élection législative, Juppé se présentait dans une circonscription qui vote toujours (croyait-il) à droite. Tout récemment promu ministre chargé de l'Écologie, il s'était fait prendre en photo à vélo, puis en train de replanter des espèces protégées. Marchant dans les rues, il avait appris à mettre sa veste sur l'épaule pour que les badauds et les téléspectateurs voient bien qu'il « mouillait sa chemise » ; l'expression est très en vogue à l'UMP où visiblement c'est l'idée qu'on se fait du travail manuel.

Juppé comptait sur la « vague bleue » qui devait, d'après un de ses collègues, faire élire n'importe quel âne pourvu qu'il ait l'étiquette UMP.

N'importe quel âne, mais pas Juppé !