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- Lutte ouvrière n°2030
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Dans les entreprises
Sonovision-Itep - Colomiers (Haute Garonne) : À nouveau en grève pour 300 euros
Les travailleurs de l'entreprise Sonovision-Itep, entreprise sous-traitante d'Airbus située à Colomiers près de Toulouse, sont en grève illimitée pour 300 euros d'augmentation pour tous.
Leur mouvement a pris origine en mars ; jusqu'à cette semaine, la lutte avait consisté en plusieurs journées de grève à diverses occasions. Arlette Laguiller était venue le 18 avril dernier affirmer son soutien.
Et puis lundi 18 juin, la direction continuant à les lanterner, les travailleurs ont décidé de se mettre en grève une bonne fois. Les grévistes se retrouvent deux fois par jour à environ une centaine, en assemblée générale, pour faire le point et décider de la marche à suivre.
À plus d'une centaine sur environ 150 personnes sur site, les grévistes sont majoritaires mais ont encore fait le tour des services pour s'adresser aux non-grévistes. Plusieurs " détachés " qui travaillent dans les entreprises " clientes " sont venus manifester leur solidarité.
Jeudi 21 juin, jour de la Fête de la musique, une grosse sono a été installée sur le parking. Le sous-directeur n'a alors rien trouvé de mieux... que de faire venir un huissier pour faire constater les " nuisances " sonores que les grévistes provoquaient ! Par ailleurs, il faisait aussi venir l'inspectrice du travail pour jouer les médiatrices.
Devant la détermination des grévistes et après discussion avec eux, celle-ci annonçait qu'elle demanderait au PDG de descendre de Paris pour négocier. Ce que les grévistes enregistrèrent comme une petite victoire. À l'assemblée générale qui suivit, ils ont élu une délégation de treize membres, syndiqués et non-syndiqués, pour accueillir ledit PDG qu'ils attendaient désormais de pied ferme... et toujours en grève !
Mardi 26 juin, une réunion avec le PDG s'est donc tenue dans les locaux de l'inspection du travail, le personnel toujours en grève étant en liaison téléphonique permanente avec la délégation.
Mais de cette réunion, il n'est rien sorti : après avoir minimisé le " retard " des salaires à Colomiers et dit tout le bien qu'il pensait des résultats de la négociation salariale 2007, le PDG finit par proposer... un système compliqué d'attribution de points selon l'ancienneté et les " compétences " de chacun, système censé combler le fameux " retard ". Mais quand il lui fut demandé quel budget il comptait y mettre, il répondit que cela serait... 1 % de la masse salariale ! Soit 20 euros d'augmentation en moyenne, face aux 300 demandés : au-delà, dit-il, " ce n'était pas réaliste, et mettrait le centre de Colomiers en grandes difficultés... "
Les délégués des grévistes ont fini par sortir de la salle, en colère. Ils ont ressenti cette " proposition " comme une provocation, et étaient bien convaincus qu'il fallait, non seulement poursuivre la grève, mais lui faire franchir un cran. L'assemblée du personnel du mercredi 27 juin devait en décider.