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Leur société
Le va-t-en-guerre Kouchner
Dimanche 16 septembre, le ministre chargé de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a tenu des propos assez peu diplomatiques sur le nucléaire en Iran en déclarant qu'il " faut se préparer au pire ". Et ce pire, " c'est la guerre ".
Toujours selon lui, " il n'y a pas de plus grande crise " à l'heure actuelle que celle du programme nucléaire iranien, dénoncé comme une étape vers un nucléaire à but militaire. " Nous n'accepterons pas que cette bombe soit construite ", a-t-il ajouté, car cela constituerait un " vrai danger pour l'ensemble du monde ".
Kouchner n'explique pas comment une bombe, qui n'existe pas encore, et qui selon certains experts demanderait du temps avant de voir le jour, peut constituer une menace supérieure à l'existence de bombes bien réelles entre les mains des grandes puissances, Washington, Londres et Paris, ou de leurs alliés comme le Pakistan.
Évidemment, la personnalité d'un ministre issu du monde humanitaire, et ex-ministre socialiste, a renforcé l'impact de ces propos va-t-en guerre. Le Premier ministre Fillon a essayé de les atténuer, et lundi 17, en déplacement à Moscou, Kouchner s'y mettait lui aussi. On l'avait mal compris. Son " message était un message de paix ", mais aussi " de détermination ".
Il reste que la déclaration de Kouchner s'inscrit dans le sillage de celle de Sarkozy qui, le 27 août dernier, avait évoqué " une alternative catastrophique : la bombe iranienne ou le bombardement de l'Iran ".
Kouchner doit son poste de ministre à sa qualité d'ex-ministre socialiste mais également à ses prises de position de 2003 en faveur d'une intervention militaire en Irak aux côtés de Washington et Londres, écartée alors par Chirac. On peut se demander à quoi rime ce crétinisme guerrier à l'heure où la plupart des gouvernements européens envisagent plutôt avec l'Iran la voie des négociations. Mais elles sont un signal, à quelques jours d'une négociation du conseil de sécurité de l'ONU pour de nouvelles sanctions économiques destinées à faire plier Téhéran.
Sarkozy et son paillasson Kouchner veulent ainsi indiquer aux dirigeants des États-Unis que cette fois-ci, et à la différence de ce qui s'est passé pour l'Irak, s'ils envisagent une option armée, la France sera avec eux.
Sarkozy et Kouchner sont donc prêts à partir la fleur en fusil, ou plus exactement à envoyer des troupes s'enfoncer dans un éventuel bourbier iranien. Ce qui est encore plus inquiétant que la perspective de voir l'Iran s'orienter vers le nucléaire militaire !