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- Lutte ouvrière n°2042
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PSA Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) : La direction désorganise sa production
Le site PSA de Saint-Ouen est une petite usine d'emboutissage et de ferrage de 700 travailleurs, dont environ 500 ouvriers. Elle fournit des pièces de tôle embouties et préassemblées à toutes les usines de montage du groupe, en France, en Espagne et en Slovaquie, ainsi qu'aux usines de moteurs et de boîtes de vitesse.
Depuis l'arrêt des embauches il y a plus d'un an, les départs n'ont pas été remplacés et l'usine a commencé à manquer de personnel, surtout dans les ateliers. La direction a fait appel aux intérimaires, d'abord quelques dizaines, pour arriver maintenant à près de 150. Dans certaines équipes en production, les intérimaires en poste sont plus nombreux que les ouvriers embauchés par PSA. Il devient difficile d'assurer la production demandée par les usines terminales. Des bacs de pièces envoyés reviennent de plus en plus nombreux, par camions entiers, car " non conformes " . Les pièces mauvaises retournées sont triées et retouchées avant d'être réexpédiées. Le tri et la retouche deviennent un véritable atelier à forte proportion d'intérimaires.
De plus en plus, le manque de pièces dans d'autres sites de production comme Rennes, Poissy ou ailleurs, oblige la direction à les envoyer en petite quantité, en urgence, par taxi, pour éviter des arrêts de chaîne. Il est déjà arrivé que ce soit par hélicoptère ou par avion !
Si la pression est mise sur les ouvriers, elle l'est aussi sur les techniciens et l'encadrement. Dans ces conditions, le plan de départs du PDG par licenciements " au volontariat " a un certain succès. En trois mois, près d'un tiers des cadres de l'usine ont signé leur départ et sont en train de partir. Dans trois ateliers sur quatre, les RG (responsables de groupe) qui gèrent le travail de l'atelier s'en vont, dont de jeunes ingénieurs récemment embauchés. Dans les bureaux, c'est la même chose. Des techniciens à des postes stratégiques s'en vont sans être remplacés, ou alors au pied levé par d'autres qui ne sont pas formés. Le travail est réparti sur les autres.
Des ouvriers partent aussi, certes proportionnellement beaucoup moins que les cadres. La direction de l'usine lance des appels pour les remplacer par des mutations d'Aulnay, d'Asnières ou d'autres usines, mais avec un succès très relatif. Alors, le nombre d'intérimaires augmente... car les embauches sont toujours bloquées. Les conducteurs d'installation en CDI sont en permanence en train de former des intérimaires !
Voilà comment ça se passe à l'usine, quand le PDG décide de " baisser les coûts " et de supprimer des emplois.