Branle-bas de combat du côté du patronat. Le président de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), Gautier-Sauvagnac, a pendant des années fait opérer des retraits d'espèces importants sur les comptes de son organisation patronale, sans que l'on connaisse la destination de ces opérations. Il y en aurait pour un total de 10 à 15 millions d'euros.

Selon le journal Les Échos, lors de la réunion du bureau du Medef, lundi 8 octobre, Gautier-Sauvagnac a expliqué que l'UIMM n'avait pas obligation de tenir une comptabilité, et que de toute façon tous ses documents comptables étaient détruits chaque année. Circulez, il n'y a rien à voir !

On se demande bien pourquoi cette situation connue depuis des années vient d'être révélée, et pourquoi les poursuites viennent seulement d'être engagées. Quant au Medef, dont l'UIMM est le principal adhérent, et Gautier-Sauvagnac un des principaux négociateurs, sa présidente Laurence Parisot s'en est prudemment démarquée. Elle trouve, dit-elle, ces retraits d'espèces " incompréhensibles " et cette affaire " très grave ", ajoutant même que si les faits révélés étaient confirmés, elle n'aurait que du mépris pour son auteur, et que ce comportement ne pouvait être celui d'un patron.

Les réactions d'une Parisot illustrent l'échelle des valeurs du patronat. Être pris la main dans la caisse ne serait pas moral. En revanche, licencier, dégrader à tout va la vie des travailleurs, délocaliser des entreprises pour augmenter les profits, cela n'est jamais pour eux ni " incompréhensible " ni " grave ", mais tout à fait normal.