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- Lutte ouvrière n°2048
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Leur société
Prêts à taux variables : Les petits emprunteurs dans les griffes des banquiers.
Les banquiers s'inquiètent de la possibilité que survienne, en France, une crise du même type que celle des " subprimes " aux États-Unis, qui ont vu les taux d'intérêts des emprunts immobiliers s'envoler au point de rendre insolvables bien des familles populaires ayant acheté leurs maisons à crédit et contraintes, du coup, de les revendre.
En effet, la pratique d'accorder des prêts immobiliers remboursables à long terme à des taux d'intérêt variables est très prisée des grandes banques, spécialisées dans le crédit immobilier, en particulier aux familles à revenus modestes. C'est le cas par exemple du Crédit Foncier, des Caisses d'Épargne, du Crédit immobilier de France, de l'UCB, etc.
Ces prêts à taux variables constituent un piège pour les emprunteurs soumis à des mécanismes financiers devant lesquels ils sont impuissants. Les taux montent plus souvent qu'ils ne descendent, au jour le jour et en fonction du cours de l'euro dans les échanges entre banques. Pour vanter les mérites de tels prêts, les banques ne manquent pas de faire miroiter une baisse tout en expliquant qu'une hausse éventuelle ne serait guère dangereuse puisque plafonnée. Sauf que ce plafonnement des hausses des taux d'intérêt a, dans certains cas, volé en éclats, suite à des clauses particulières, difficiles à déchiffrer par les emprunteurs, écrites en tout petits caractères au fin fond d'un contrat à multiples pages. Ainsi au Crédit Foncier, un taux initial plafonné à 4 % atteint aujourd'hui près de 6 % et des mensualités sont passées de 831 à 989 euros.
Du coup, l'Association française des usagers des banques estime entre 35 000 et 50 000 le nombre de familles aujourd'hui en situation de difficulté grave de remboursement de leur prêt à taux variable, compte tenu de la hausse importante de ces taux, de la forte augmentation des mensualités.
Après s'être engraissées pendant des années sur le dos des emprunteurs immobiliers les plus modestes, les banques n'ont pas l'intention de desserrer leur emprise, quitte à engendrer une situation comparable à celle des " subprimes " américains entraînant la ruine de milliers de foyers.