Dans les magasins Carrefour, la plupart des salariés sont payés au smic, sauf les vendeurs d'électroménager (EPCS), qui grâce aux commissions liées aux ventes qu'ils font arrivent à avoir des salaires meilleurs.

Pour Carrefour, qui voudrait que ce secteur lui rapporte davantage, c'est intolérable. La direction veut donc imposer un nouveau mode de calcul : les commissions seraient désormais liées à la marge que les produits vendus rapportent à Carrefour. Les vendeurs seraient ainsi obligés d'inciter les clients à acheter les produits les plus margés. Cela risque de faire baisser les salaires considérablement, d'autant que ce système est incontrôlable et invérifiable par les vendeurs.

Étant donné la dispersion des magasins Carrefour, les vendeurs se sont contactés à travers un blog et ont décidé de faire une action vendredi 9 novembre, jour où les syndicats FO et CFDT devaient aller signer les nouveaux accords avec la direction. Cet appel a été relayé par la CGT au niveau national, les vendeurs de province, qui ne pouvaient pas aller manifester à Paris, étant appelés eux aussi à débrayer en même temps.

Le jour du débrayage, les vendeurs se sont retrouvés à 70, venus de sept magasins d'Ile-de-France, devant le siège de Carrefour à Evry. Ce rassemblement a suffi à dissuader les syndicats d'aller signer ce jour-là.

Bien sûr, Carrefour n'a pas renoncé à son projet. Mais ce premier résultat est un encouragement à continuer la lutte, en associant tous les vendeurs des magasins Carrefour du pays (ils sont 2 400) pour faire remiser son projet à la direction.