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- Lutte ouvrière n°2052
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Plate-forme colis - Gennevilliers (92) : Les colis... c'est pas un cadeau !
Les postiers de la plate-forme Colis de Gennevilliers où travaillent environ 250 salariés sont en grève depuis le mardi 20 novembre. Après un démarrage le vendredi 16 novembre, la grève a été presque totale le 20 et, depuis, elle a été reconduite tous les jours par près des trois quarts des salariés. Les grévistes sont nombreux à venir aux assemblées générales et au piquet de grève à l'entrée du centre. Ils revendiquent une prime de 300 euros, un bon d'achat de 100 euros, des repos compensateurs, et dénoncent leurs conditions de travail.
En effet, ces dernières années La Poste a mis en place le transport des colis " en vrac ". C'est-à-dire qu'ils ne sont plus dans les conteneurs montés sur roulettes qui étaient poussés dans les camions, mais empilés un à un, les uns sur les autres, directement sur le sol à l'intérieur de la remorque et il faudrait monter la pile jusqu'au toit afin de ne pas perdre de place. Dans ces remorques, on entasse en moyenne 5 000 colis en vrac.
Bien souvent, c'est tout seul ou à deux qu'il faut faire ce travail fastidieux et pénible. Cela prend des heures de charger un camion, et bien sûr le dos en prend un coup.
Pour La Poste, il s'agit d'économiser des camions entre Paris et la province en les remplissant un maximum et tant pis si cela rend le travail plus pénible. La Poste a même le culot de dire que c'est pour diminuer la pollution qu'elle économise les camions !
Depuis la mise en place de ce mode de transport, le nombre de colis abîmés a fait un bond. Aussi, le chantier " réfection colis " s'est développé pour atteindre une douzaine d'agents. Ils ont été pris en déshabillant d'autres chantiers car, pour La Poste, il est hors de question d'embaucher.
Dans ce centre de tri comme dans beaucoup d'autres, les conditions de travail se sont dégradées. Les agents contractuels sont plus nombreux que les postiers ayant le statut de fonctionnaires et ont des salaires encore plus bas : 1 150 euros net par mois en jour et 1 300 euros net pour ceux qui travaillent en nuit.
Ce sont donc les bas salaires et le ras-le-bol des conditions de travail qui sont à l'origine de la grève.
Celle-ci gêne la direction d'autant plus que c'est le début de ce que les postiers appellent " la période ", qui connaît une hausse très importante des colis à l'approche des fêtes de fin d'année.
Les grévistes sont d'ailleurs allés s'adresser aux postiers de l'autre plate-forme Colis de l'Ile-de-France, à Créteil dans le Val-de-Marne, et en ont convaincu une partie de débrayer.
Une extension de la grève à d'autres centres qui connaissent les mêmes problèmes ne serait certainement pas du goût de la direction. Mais cela ne fait que renforcer la détermination des grévistes à la faire reculer.