Éducation nationale : Les petits cadeaux n'entretiennent pas nécessairement l'amitié18/01/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/01/une2059.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation nationale : Les petits cadeaux n'entretiennent pas nécessairement l'amitié

Le ministre de l'Éducation nationale, Xavier Darcos, a discrètement versé une petite prime de Noël aux 11 000 directeurs de collèges et lycées, ainsi qu'à leurs adjoints. Le cadeau, 750 euros pour les premiers, la moitié seulement pour les seconds - qui, faut-il croire, travaillent deux fois moins... - serait destiné à les récompenser de leur présence, et du fait qu'ils auraient été selon lui très exposés lors des mouvements de grève d'élèves dans le sillage du mouvement étudiant contre la réforme Pécresse.

Devant les protestations syndicales s'étonnant de cette discrimination, les autres salariés de ces établissements n'ayant pas bénéficié de telles largesses, le ministre a justifié qu'un proviseur " ça travaille énormément, c'est pris toute la journée, et donc c'est normal que pour eux on ait créé cette prime ". Darcos ignore sans doute que les agents de service, payés en bas de l'échelle, les personnels d'administration et de gestion, sans parler des surveillants et des enseignants, contribuent également quelque peu au fonctionnement des établissements... et que leur salaire, comme celui des millions d'autres travailleurs de la fonction publique, est bloqué depuis des années. Ils n'ont qu'à faire des heures supplémentaires, rétorque insolemment le ministre, le même qui a entériné des milliers de suppressions de postes.

Il est vrai que lâcher quelques miettes aux uns est moins coûteux qu'éponger les 6 % de rattrapage du pouvoir d'achat que réclament l'ensemble des salariés du secteur public, et pas seulement dans l'Éducation nationale. Moins coûteux, mais pas nécessairement plus habile.

Souhaitons que la journée de grève du 24 janvier le rappelle à Darcos et à ses collègues ministres.

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