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- Lutte ouvrière n°2061
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ArcelorMittal - Gandrange (Moselle) : Sarkozy et Mittal comme larrons en foire
" Ce groupe se comporte convenablement ", a dit la ministre des Finances, Christine Lagarde, à propos du projet d'ArcelorMittal de quasiment fermer l'usine de Gandrange en Moselle. Pour cette ancienne avocate d'affaires, massacrer les emplois pour faire prospérer les profits, voilà qui est donc très " convenable ".
Sarkozy, lui, a reçu M. Mittal le 28 janvier. Pas pour lui remonter les bretelles, bien sûr ! Sarkozy dit entretenir " de bonnes relations " avec M. Mittal - comme d'ailleurs avec la plupart des patrons. L'entretien a même, selon l'Élysée, été " constructif ". Mais Mittal a confirmé à sa sortie, tout sourire, qu'il maintenait ses projets tout en donnant du temps à la discussion avec les syndicats. D'ici début avril, les syndicats sont donc priés de trouver " une alternative économique viable ". Mais ArcelorMittal maintient sa décision de fermer l'aciérie.
Le simulacre de négociations offre à la droite l'opportunité de laisser passer les municipales. Quant aux promesses de reclassements, elles ne visent que les emplois supprimés dans le groupe (600), pas ceux des sous-traitants qui seront aussi nombreux à perdre leur emploi. Tout le monde sait que c'est un leurre, d'une part parce qu'il y a toujours des plans de suppressions d'emplois dans plusieurs usines du groupe et, d'autre part, parce que cela se fera en renvoyant les intérimaires... qui iront grossir les files d'attente à l'ANPE.
C'est sans rire que le PDG Mittal a déclaré que sa décision a été prise " pour le bien de tous les employés ". Et de préciser : " Nous voulons rendre le travail plus sûr en déménageant dans un meilleur endroit ", sous-entendu le site Arcelor de Florange. Là même où, il y a quelques semaines, un technicien est mort broyé dans un laminoir tout simplement parce que, à cause des réductions d'effectifs, il travaillait seul.
À Gandrange, les travailleurs restent mobilisés et n'acceptent pas les décisions d'ArcelorMittal. Le 25 janvier, ils étaient plus de 700 à manifester à l'appel de l'intersyndicale devant le siège du groupe situé à Luxembourg. Le 9 février, une grande marche de protestation contre la fermeture de l'usine est prévue. Chez les travailleurs, la colère et l'écoeurement sont grands de voir ces patrons fermer une usine avec autant de nonchalance qu'on ferme la porte de son frigo.