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- Lutte ouvrière n°2064
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Leur société
Cité scolaire Henri-Wallon - Aubervilliers (93) : La grève des enseignants continue
Depuis lundi 11 février, les enseignants de la Cité scolaire Henri-Wallon, à Aubervilliers, sont en grève reconductible contre la suppression de 17 postes de professeurs et de 7 classes. Les enseignants ont reçu l'appui des lycéens et des parents d'élèves. Ces suppressions de postes sont loin d'être des cas isolés, puisque le rectorat prévoit de supprimer près de 650 postes sur la seule académie de Créteil et que le gouvernement Sarkozy-Darcos en annonce près de 20 000 par an jusqu'en 2012.
Mercredi 13 février, une manifestation de professeurs et de lycéens organisée dans les rues d'Aubervilliers a réuni 150 à 200 personnes. Le cortège a fait des arrêts bruyants devant les collèges et les lycées voisins : Jean-Pierre-Timbaud, Jean-Moulin, Le Corbusier, D'Alembert, Diderot. Les slogans " Touche pas à mon prof ", " La jeunesse en force contre la suppression des postes ", étaient repris par tous. En fin de matinée, les manifestants se sont rassemblés sur la place de la mairie. Le maire d'Aubervilliers, Pascal Beaudet, et d'autres élus de gauche ont apporté leur soutien, dénonçant les plans gouvernementaux et prenant la défense de l'école publique. À plusieurs reprises, des délégations de grévistes ont rencontré les enseignants des autres lycées de la ville.
Le moment fort de la semaine a été le rassemblement devant le rectorat de Créteil, le jeudi 14 février, où près de 150 à 200 personnes ont exprimé leur mécontentement. Une délégation a été reçue par la secrétaire générale adjointe du rectorat. Celle-ci nous a annoncé que le ministre avait décidé, le matin même, de classer le lycée Henri-Wallon parmi les trente lycées en France destinés à devenir " pôles d'excellence ", à vocation artistique, culturelle et musicale, et ce afin de développer " l'attractivité " du lycée auprès des familles. Ce même jour, la majorité des enseignants de la Cité scolaire lui transmettaient 86 engagements personnels de refuser les heures, tout en réaffirmant leur revendication de maintien de tous les postes.
Personne n'est dupe de cette nouvelle annonce, qui vise à mettre en place une belle vitrine, permettant la réussite de quelques élèves triés sur le volet, en laissant de côté la grande majorité. Tout le monde est conscient que dans les quartiers difficiles, où nous enseignons tous les jours, le qualitatif se conjugue avec le quantitatif. En d'autres termes, il nous faut des professeurs, des surveillants, du personnel de vie scolaire en nombre suffisant pour enseigner dans de bonnes conditions et faire réussir tous les élèves.
Depuis plusieurs jours, profs et lycéens s'organisent pour faire connaître leur mouvement et vont à la rencontre de la population. Ils font des assemblées générales en commun, ce qui n'était pas arrivé depuis bien longtemps.
Le vendredi 15 février, à la manifestation francilienne appelée par les syndicats enseignants, les nombreux lycéens présents ont donné le ton et, le lendemain samedi, profs, parents et élèves se sont retrouvés à une trentaine sur le marché d'Aubervilliers, pour populariser la grève, recevant un accueil particulièrement chaleureux des habitants.
Lundi 18, la grève a été revotée tandis qu'une délégation était reçue à l'Inspection académique. Le lendemain, une journée dite " banalisée " était organisée pour discuter des propositions du rectorat. Cependant, une méfiance persiste parmi les professeurs quant au maintien des postes liés à l'annonce du " pôle d'excellence " faite par Darcos. C'est pourquoi, mercredi 20 février, un nouveau rassemblement était organisé au rectorat afin d'exiger des garanties sur le maintien de tous les postes.