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Leur société
Déchets, énergie, transports en commun : La pompe à profits
Les deux grosses sociétés qui ont avec les communes des contrats pour les ordures ménagères, l'énergie, les transports en commun et l'eau se portent à merveille. Veolia vient d'annoncer un bénéfice net pour 2007 de 927,9 millions d'euros, en augmentation de 22,3 %. De son côté, le groupe Suez-Lyonnaise des eaux se félicite d'avoir dégagé un bénéfice net record de 3,9 milliards d'euros, en hausse de 8,8 %.
Dans la communication à leurs actionnaires, ces entreprises se vantent de leurs profits, mais dès lors que des études, comme celle établie récemment par Que Choisir ?, tentent d'établir un lien entre ces profits et les prix payés par les usagers, elles crient au scandale.
Pourtant, chacun peut constater que la taxe ou la redevance d'enlèvement des ordures ménagères continue de flamber (+4,5 % en moyenne en 2007). Les habitants de quartiers desservis par les réseaux de chaleur payent de plus en plus cher, comme ils payent cher les transports en commun. Selon les estimations de la fédération patronale de l'eau elle-même, la facture d'eau, répercutée dans les charges locatives ou de copropriété, se monte en moyenne à 365 euros par an (+ 3,2 % en moyenne l'an dernier).
Les porte-parole de ces sociétés, ou ceux qui en assurent la défense, justifient les tarifs qu'elles pratiquent par la nécessité de mieux préserver l'environnement. Mais les sociétés répondent-elles à leurs obligations, par exemple pour remplacer les canalisations d'eau afin de diminuer les fuites souterraines ? Ont-elles pour souci la santé de la population quand elles éliminent les déchets ?
Elles se gardent bien de donner aux usagers les moyens de le vérifier.
Ces services publics devraient être soumis au contrôle des usagers. Cela permettrait de constater que la population qui vit dans des communes en contrats avec Veolia, Suez, ou la troisième de ces sociétés, la Saur, paye de plus en plus cher pour alimenter leur pompe à profit. D'ailleurs, des présidents d'agglomérations ont réussi à pouvoir récupérer de l'argent prélevé indûment par les sociétés. Pour Lyon, une baisse du mètre cube d'eau de 16 % a été acceptée par Veolia et par une filiale de Suez, bénéficiaires d'un contrat conclu en 1986 pour 30 ans. Quant à la communauté urbaine de Bordeaux, elle a demandé à Suez de revoir sa rémunération à la baisse et de restituer aux usagers 317 millions d'euros sur la distribution d'eau et sur l'assainissement des eaux usées.
De tels exemples font la preuve que, quand on les presse un peu, les prestataires de services doivent reculer et admettre qu'ils abusent, et largement. Les usagers doivent d'autant plus réclamer la transparence sur les factures qu'on leur fait payer !