La présence, lors de la finale de coupe de la Ligue PSG-Lens au Stade de France à Saint-Denis, d'une immense banderole insultant les gens du Nord (" Pédophiles, chômeurs, consanguins : bienvenue chez les Ch'tis ") a fait du bruit. À juste titre.

Cependant, certains joueurs et responsables sportifs que les médias ont interrogés ont préféré minimiser l'affaire, tout en disant leur dégoût. La presse a elle aussi condamné ces actes, mais, tel Le Parisien, elle les a parfois présentés comme le fait " d'une poignée de décervelés ".

Sur un fond de manifestations racistes, fréquentes dans les rencontres de football, cette banderole choque d'abord par l'ampleur d'une opération qui suppose la participation et la coordination de dizaines d'intervenants et des complicités bien plus nombreuses. Car il a fallu faire entrer la banderole dans le stade, l'y transporter en pièces détachées jusqu'à la tribune sud, l'assembler dans le bon ordre, ce qui suppose un groupe bien coordonné de plusieurs dizaines, au moins, de personnes. Et cela ne devait rien au seul cerveau échauffé (pour autant qu'ils en aient un) de quelques supporters abrutis.

Le texte de cette banderole illustrait aussi les options politiques de ces curieux supporters, insultant les Nordistes comme " chômeurs ", reprenant à leur compte tout ce qu'on avait entendu de plus bas sur les quartiers populaires, lors de l'affaire d'Outreau.

Il y a longtemps qu'on savait qu'entre certains clubs de supporters et l'extrême droite les liens sont étroits. En voilà une preuve de plus.