Mardi 29 avril, les travailleurs de l'usine Coca-Cola près de Dunkerque en étaient à leur douzième jour de grève pour obtenir 6 % et 80 euros d'augmentation de salaire et le paiement des jours de grève.

La direction avait proposé 2,5 % puis 2,8 %, ensuite elle a ajouté 0,4 %... mais en les prenant sur une partie de la prime d'ancienneté des ouvriers ayant plus de 15 ans de travail dans l'usine ! Elle propose aussi de prendre en charge l'augmentation de la cantine gérée par la Sodexho. Toutes ces concessions montrent que la grève gêne fortement la direction, mais les sommes sont ridicules de la part d'une entreprise qui a fait - rien que sur ce site - 47 millions de bénéfice en 2007, soit 13 000 euros de profit par salarié et par mois, 10 fois le salaire ouvrier ! Les dix plus hauts salaires de l'entreprise se sont, eux, octroyés 29 % d'augmentation dans le même temps !

Lundi 28, six travailleurs et les représentants des unions locales et de l'intersyndicale étaient convoqués au tribunal de Dunkerque pour entrave à la liberté du travail. L'avocat de la direction a prétendu que la grève n'était le fait que de 40 personnes, alors qu'il y a plus de 220 grévistes sur 240 ouvriers de production... Le tribunal a alors ordonné la levée du blocage des portes. Les camions peuvent maintenant entrer et sortir, mais cela n'a pas pour autant fait repartir les lignes de production car les travailleurs restent en grève.

En fait, le seul « incident » depuis le début de la grève, le 17 avril, est dû à un cadre qui a ordonné à un camionneur « d'avancer jusqu'à toucher » un gréviste qui barrait la route. Le camionneur s'y est refusé et est reparti en marche arrière.

Autour de Coca-Cola en grève, il y a la solidarité de nombreuses délégations de militants des entreprises de la région dunkerquoise. La plus importante a été mercredi 23 avril celle des travailleurs du Port autonome de Dunkerque en grève contre la privatisation des ports autonomes. Ils sont venus à une centaine et il y avait de l'ambiance !

Plus que jamais, les travailleurs de Coca-Cola savent qu'ils sont dans leur bon droit et sont décidés à faire aboutir leurs légitimes revendications en poursuivant la grève.