À La Redoute à Roubaix, le travail a repris le 30 avril, après un mois de mouvement.

Après trois semaines de grève, totale pour quelques-uns, mais seulement des débrayages journaliers pour la majorité, une minorité de grévistes, emmenée par le syndicat SUD, avait décidé de bloquer les camions. Très vite, la direction portait plainte et 28 travailleurs étaient convoqués devant le tribunal d'instance lundi 21 avril. Le juge demandait à la direction de négocier et interdisait, sous peine de 150 euros d'astreinte par personne et par jour, toute entrave à la circulation des biens et des personnes, à l'extérieur mais aussi à l'intérieur des ateliers.

La direction cédait entre 40 et 50 euros net par mois d'augmentation (future augmentation du smic comprise) et 50 embauches d'intérimaires, alors que les grévistes réclamaient 150 euros par mois et l'embauche de 300 intérimaires. Le mardi 22 avril, les assemblées générales des deux sites votaient la continuation de la grève à la quasi-unanimité, estimant en particulier que l'augmentation des plus bas salaires était trop peu importante, surtout en ayant inclus l'augmentation du smic.

Ces votes n'allaient cependant pas empêcher SUD, la CFDT et la CFTC de signer la proposition de la direction, ce qui provoquait la colère de ceux qui voulaient continuer le mouvement, comme il avait commencé, sans blocage mais avec des débrayages journaliers et en essayant de l'élargir. De plus, une fois par semaine une manifestation permettait d'appeler les autres travailleurs de la vente à distance de se joindre à eux.

Mercredi 30 avril au matin, il y avait encore près de 200 personnes aux assemblées générales, bien que les délégués des syndicats majoritaires ne soient plus là.

Après avoir discuté des limites de leurs forces pour relancer le mouvement, les présents décidèrent à l'unanimité de suspendre le mouvement, bien conscients que le problème des salaires est loin d'être résolu par les augmentations obtenues. Tous savent bien qu'à La Redoute comme ailleurs, il faudra remettre ça, en espérant que le mouvement puisse être plus large et plus profond, afin de faire céder plus significativement les patrons.

En tout cas, ceux qui se sont battus sont fiers de leur lutte.