Réseau Ferré de France, la société qui gère les chemins de fer depuis l'éclatement de la SNCF, a fait procéder à la pose de panneaux interdisant l'accès aux cars, avant le passage à niveau d'Allinges, où s'est produit le récent accident catastrophique ayant causé la mort de sept enfants.

Si ces panneaux avaient été là quelques jours plus tôt, la vie de ceux-ci aurait été épargnée. Il est scandaleux que RFF soit intervenue si tardivement, alors que des riverains n'ont pas manqué de dénoncer la dangerosité de ce passage à niveau, à la fois bombé, dans un virage, et avec une durée relativement courte entre le signal et la venue des trains.

Tout cela, les dirigeants de RFF le savaient pertinemment, comme ils savent qu'il existe des centaines de passages à niveau considérés comme dangereux, sur les près de 20 000 existants.

Les panneaux qu'ils viennent de poser constituent un aveu, car si cela doit être interdit aux cars maintenant, pourquoi cela ne l'était pas hier ?

Pendant ce temps, c'est le chauffeur du car, dont la responsabilité ne semble pas avérée, qui est incarcéré, tandis que les dirigeants de RFF - qui est toujours une entreprise d'État - ne sont pas inquiétés, et pire que cela, n'entendent modifier en rien leur politique de suppression des passages à niveau à vitesse d'escargot.

Il y a une quarantaine de morts sur les passages à niveau du pays chaque année. Des panneaux installés tardivement n'empêcheront pas qu'il y en ait d'autres.