Alcatel-Lucent : Six millions pour l'une, suppressions d'emplois pour les autres18/06/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/06/une2081.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Alcatel-Lucent : Six millions pour l'une, suppressions d'emplois pour les autres

L'assemblée générale des actionnaires d'Alcatel-Lucent, vendredi 30 mai à Paris, a confirmé le parachute doré de six millions d'euros pour Patricia Russo, la PDG, la plaçant à la première place de cette catégorie avec le PDG d'Accor, selon une étude publiée par Le Monde samedi 31 mai.

Six millions d'euros, cela correspond au salaire d'un ingénieur chef de service très bien payé (12 500 euros par mois) pendant... quarante ans, une vie de travail !

Rappelons simplement que Patricia Russo est devenue PDG d'Alcatel-Lucent en novembre 2006. Même si l'on compte ses quatre ans de PDG de Lucent auparavant, cela fait six ans d'ancienneté.

La presse s'est fait l'écho de ces indemnités scandaleuses. Mais le montant de ces indemnités vient justement d'être confirmé par le vote à 80 % des actionnaires. Des actionnaires qui n'ont rien dit sur les plans de suppressions d'emplois qui se succèdent en cascade depuis la fusion d'Alcatel et de Lucent.

Des premiers pourparlers de fusion avaient eu lieu en 2001, mais qui n'ont pas donné de suite. À l'époque, Alcatel c'était 130 000 salariés et Lucent 126 000. Lorsqu'à nouveau des discussions ont eu lieu entre les deux entreprises en 2006, il ne restait plus que 30 000 salariés chez Lucent et 58 000 chez Alcatel.

De fait, l'annonce de la fusion en avril 2006 s'accompagnait de 9 000 suppressions d'emplois, 10 % des effectifs totaux ! Quelques mois plus tard, quand la fusion est devenue effective, le chiffre de suppressions d'emplois dans le monde est passé à 12 500. Et puisque la soi-disant rentabilité n'était pas au rendez-vous, 4 000 nouvelles suppressions d'emplois ont été annoncées en 2007.

Alors, bien sûr, ces six millions d'euros sont scandaleux. Cela prépare peut-être le changement de PDG, cela rassurera peut-être les actionnaires mais certainement pas les salariés !

Tant que de tels soi-disant responsables, complètement irresponsables, dirigeront l'économie, ils nous mèneront à la catastrophe sociale.

Partager