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Belgique : Halte aux arrestations !
Le jeudi 5 juin, la police belge a arrêté, suite à des perquisitions musclées, deux ex-membres des CCC (Cellules Communistes Combattantes), Bertrand Sassoye et Pierre Carette, et une journaliste de la RTBF, Wahoub Fayoumi, connue pour son engagement auprès des sans-papiers, ainsi qu'un autre membre de Secours Rouge, une organisation de soutien aux prisonniers politiques.
Les membres des CCC, condamnés à perpétuité en 1988 pour 28 attentats à la bombe, dont l'un avait coûté la vie à deux pompiers alors que la police était avertie du lieu et de l'heure de l'explosion, avaient été libérés sous condition en 2000 et 2003.
À Pierre Carette, les juges reprochent notamment de n'avoir pas respecté les termes de sa libération conditionnelle et d'avoir revu Bertrand Sassoye... la dernière fois il y aurait plus de deux ans !
Quant aux membres du Secours Rouge, il leur serait reproché des liens avec une organisation communiste italienne, le PCPM... ce qui n'est un secret pour personne puisque le Secours Rouge soutient ces prisonniers politiques depuis leur arrestation début 2007, comme les autres sections du Secours Rouge, et que ce soutien relève de la simple liberté d'expression ! Et si les noms des militants belges ont été retrouvés dans les archives d'un militant du PCPM, ce n'est pas une preuve de leurs prétendues intentions terroristes. Quant aux explosifs qui auraient été trouvés au domicile de Bertrand Sassoye, il s'est avéré qu'il s'agissait d'un feu d'artifice utilisé lors d'une fête de mariage du quartier devant le café où travaille Sassoye... en face du commissariat de police !
La justice belge n'en est pas à son coup d'essai. Une affaire est toujours en cours à propos de Bahar Kimyongur et de quatre de ses camarades, poursuivis pour appartenance au DHKP-C (un mouvement révolutionnaire turc). Ils ont été acquittés en mai par la cour d'appel d'Anvers, mais le ministère public s'est pourvu en cassation, prétextant une mauvaise interprétation de la loi antiterroriste par les juges de la cour d'appel d'Anvers. Une prochaine audience devrait avoir lieu le 24 juin, qui, si le jugement est cassé, les renverrait une troisième fois devant une cour d'appel.
Ce harcèlement policier et judiciaire relève de la pure vengeance de l'appareil d'État contre des militants qui se réclament d'idées révolutionnaires, alors que les tueurs du Brabant, liés à l'extrême droite, qui ont assassiné 28 personnes et fait des dizaines de blessés dans la population dans les années 1980, courent toujours...
Lutte Ouvrière ne partage pas les conceptions et les méthodes de ces militants, mais n'est pas moins solidaire d'eux, comme elle l'est de tous ceux qui exigent leur libération et l'arrêt des poursuites contre eux.