"L'aide" aux pays pauvres : Le pillage continue....18/06/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/06/une2081.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

"L'aide" aux pays pauvres : Le pillage continue....

Les pays riches n'ont pas tenu leurs promesses d'aide à l'Afrique. Ce n'est pas nouveau mais, à l'occasion de la dernière réunion au Japon des ministres des finances du G8 (Allemagne, États-Unis, France, Canada, Italie, Japon, Royaume-Uni et Russie), un certain nombre d'organisations ou de personnalités l'ont rappelé.

Oxfam, une confédération d'organisations non gouvernementales, a évoqué un récent rapport de l'OCDE (l'Organisation de coopération et de développement économique) qui a fait état, en avril dernier, d'une baisse de 8,4 % sur un an de l'aide au développement en 2007. Si la situation se prolonge, en 2010 il pourrait manquer 30 milliards de dollars d'aide indispensables aux soins médicaux et à la survie de cinq millions de personnes. Et le rapport ajoutait, à juste titre : " Les dirigeants des pays riches ont trouvé près de 1 000 milliards de dollars pour tirer d'affaire leurs banques imprudentes mais ne peuvent pas en trouver 30 pour l'aide. "

On trouve, parmi les plus mauvais payeurs le Japon (-30 %), le Royaume-Uni (-29 %), la France (-15 %) et les États-Unis (-9,9 %). Et qui plus est, selon la Confédération européenne des ONG d'urgence et de développement, en 2006 la plupart des bailleurs de fonds européens ont gonflé leurs chiffres d'environ 30 % en comptant l'allégement de la dette comme une aide, ainsi que le financement du séjour des étudiants étrangers et des réfugiés dans les pays européens. Ces minables calculs n'empêchent pas les dirigeants de tous les pays riches de faire des discours " humanitaires ". Il y a à peine un mois, Sarkozy s'est exclamé : la France " doublera dès cette année son enveloppe d'aide alimentaire en la portant à 60 millions d'euros pour 2008 " !

S'il y a derrière cette grandiloquence autre chose que du vide, c'est peut-être la crainte de la déstabilisation politique que pourraient amener les révoltes de la faim. Mais c'est plus certainement la nécessité de ne pas perdre pied économiquement en Afrique. Il y a peu, la chancelière allemande déclarait que l'Europe " ne devrait pas abandonner à la République populaire de Chine l'engagement à l'égard de l'Afrique ". Cette conviction est sûrement partagée par bien d'autres dirigeants du monde occidental.

Pour les grandes puissances qui, comme la France, ont le plus souvent un passé de pillage colonial, " l'aide " aux pays pauvres n'a d'intérêt que si elle rapporte à leur bourgeoisie. C'est à cette aune-là que se mesure leur " générosité ". Tout le reste n'est que verbiage.

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