Parti Socialiste : Un adieu aux " espérances révolutionnaires " qui vient de loin18/06/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/06/une2081.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Parti Socialiste : Un adieu aux " espérances révolutionnaires " qui vient de loin

Samedi 14 juin, le Parti Socialiste a adopté sa nouvelle " déclaration de principes " à une écrasante majorité : 518 délégués à la convention votant pour, 17 s'abstenant et trois seulement votant contre. Tous les ténors du parti se sont donc retrouvés d'accord, malgré leurs rivalités affichées dans la course au poste de premier secrétaire, qui doit être élu en novembre au congrès de Reims. Ils ont voté un texte qui affirme que " le Parti Socialiste est un parti réformiste " qui entend " exercer les responsabilités de gouvernement à tous les niveaux, afin de changer la société ". C'est effectivement une ambition qui est commune à tous ces dirigeants.

En se définissant comme " réformiste ", le PS ferait un pas décisif sur la voie de la modernisation en rompant avec son passé marxiste et révolutionnaire. Mais, pour voir cela dans la nouvelle " déclaration de principes ", il faut avoir de drôles de lunettes, car cela fait belle lurette que le PS et ses homologues à l'échelle internationale (car il existe encore une Internationale socialiste) ont rompu avec toute idée de collectivisation des moyens de production, qui était la base de son programme à sa naissance.

D'ailleurs il a fallu le vote de ce nouveau texte pour faire sortir de l'oubli la déclaration de principes précédente, qui définissait le PS comme un " parti de rassemblement qui met le réformisme au service des espérances révolutionnaires ", tant il est oiseux de chercher dans la politique menée sous Mitterrand ou sous Jospin en quoi elle a été au service des " espérances révolutionnaires ". Et cela sans remonter aux Guy Mollet, Jules Moch et autres.

Le prétendu " réformisme " du PS, en aidant le patronat à faire payer la crise aux travailleurs, a plutôt brisé les espérances et conduit à la résignation, voire au désespoir.

Que le PS ait supprimé une référence à des " espérances révolutionnaires " que tout le monde avait oubliées, qu'il se réaffirme haut et fort parti " réformiste ", " partisan d'une économie de marché ", même s'il précise qu'elle doit être " sociale, écologique et régulée par la puissance publique ", ne change rien à ce qu'il est. Il incarne depuis longtemps la faillite du réformisme pour améliorer le sort des travailleurs ; et a contrario, involontairement, la preuve que seule la perspective révolutionnaire peut représenter l'espoir d'un monde débarrassé de l'économie de marché, de ses injustices et de ses catastrophes.

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