Plastimo est une entreprise de 300 personnes dont le tiers travaillent en CDD ou en intérim. On y fabrique entre autres des compas, des radeaux de survie pour la navigation de plaisance. C'est un secteur où l'argent coule à flot, surtout pour les actionnaires puisque 90 % des bénéfices leur sont versés.

Pour le personnel les salaires sont au plus bas : 980 euros à 1 100 euros pour beaucoup. Après que la direction de Plastimo a refusé de répondre aux demandes des délégués de la CGT de valoriser les salaires, 120 salariés (dont beaucoup en CDD) ont décidé de bloquer les entrepôts et de se mettre en grève le mercredi 4 juin, pour réclamer 150 euros d'augmentation pour tous.

En guise de réponse, la direction s'est contentée d'envoyer un huissier pour prendre en photo les grévistes qui empêchaient les camions d'amener la matière première et de sortir les marchandises. Elle laissait entendre à la presse que la grève serait terminée à la fin de la semaine. C'était sous-estimer la détermination des grévistes. Mais devant la fin de non-recevoir de la direction, les salariés étaient cependant conscients qu'un tiers du personnel en grève ne suffirait sans doute pas à la faire reculer. Aussi, lundi 9 juin au matin, ils se sont adressés aux non-grévistes, pour les appeler à rejoindre leur mouvement. Le lendemain, devant le constat que la grève ne s'était pas élargie, les travailleurs réunis et consultés ont décidé de reprendre le travail tous ensemble.

Les grévistes n'ont certes pas obtenu ce qu'ils souhaitaient, mais cette grève chez Plastimo était pour tous une première. Discuter en assemblée, se connaître, résister aux pressions, se faire respecter, voilà ce qu'a permis la grève et personne ne regrettait d'avoir montré ainsi son ras-le-bol. Car il y en a assez des salaires trop bas, du mépris de la direction, des cadences qui augmentent. Comme le disait un gréviste : " Chez Plastimo, il y aura un avant juin 2008 et un après juin 2008. "