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- Lutte ouvrière n°2081
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Leur société
Pour la régularisation des sans-papiers, la lutte continue
En Ile-de-France, ce sont toujours plus de 40 entreprises qui sont occupées par plusieurs centaines de grévistes sans papiers.
Dans plusieurs entreprises, le travail a repris après l'obtention des papiers. Au restaurant de l'Île à Issy-les-Moulineaux, les 19 salariés sans papiers ont enfin reçu de la préfecture des Hauts-de-Seine des titres de séjour provisoires et des récépissés de demande de carte de séjour, préalable à leur régularisation. Ils sont restés treize jours en grève avec occupation, tous solidaires. Ils ont obtenu la régularisation et la réembauche de dix d'entre eux, qui avaient été licenciés en décembre 2007 faute de papiers en règle.
Pour le moment, les préfectures sont surtout sensibles aux interventions de ministres aidant certains de leurs amis à débloquer leur entreprise. Car globalement, elles exigent toujours plus de justificatifs et n'accordent souvent que des autorisations provisoires de séjour de trois ou d'un mois, voire d'une semaine... parfois sans autorisation de travail !
À Palaiseau, dans l'Essonne, 47 travailleurs sont en grève depuis le 14 avril. Ils occupent un entrepôt de la société Millénium d'Igny. Spécialisés dans le nettoyage, ils sont souvent employés par la Ville de Paris. Ils ont tous des fiches de paie, cotisent à la Sécurité sociale, paient des impôts et un loyer, mais pour le moment seulement 32 ont reçu leur récépissé pour un titre de séjour.
Après deux mois de grève, sur les 1 500 dossiers de demandes de régularisation déposés dans cinq préfectures, environ 400 grévistes ont reçu des papiers. D'une préfecture à l'autre, les conditions posées ne sont pas les mêmes. Cette cacophonie est volontairement organisée par le ministère d'Hortefeux. Le vendredi 13 juin, lors d'un meeting qui s'est tenu à la Halle Carpentier dans le XIIIe arrondissement de Paris, devant deux mille personnes, la CGT a assuré qu'elle était prête à lancer une troisième vague de grèves et d'occupations, plus importante que les deux précédentes et qui toucherait cette fois une quinzaine de départements de province. Des milliers de salariés sont prêts à s'y engager pour contraindre le gouvernement à céder et à les régulariser.