Prime de transport : Fillon ne fait qu'en parler18/06/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/06/une2081.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prime de transport : Fillon ne fait qu'en parler

Le trajet domicile-travail coûte de plus en plus cher aux salariés, obligés bien souvent d'habiter loin de leur lieu de travail à cause des prix de l'immobilier. Mais aujourd'hui ils ont aussi à supporter la dépense supplémentaire occasionnée par la hausse des carburants, nullement compensée par une augmentation de salaire équivalente. Même si, pour l'instant, la grogne ne se traduit pas en actions, le gouvernement s'est senti obligé de faire des promesses, bien vagues certes, sur une possible prime de transport pour les salariés.

Jeudi 12 juin, le Premier ministre François Fillon a annoncé qu'il prévoyait une aide financière qui pourrait être versée aux salariés pour faire contre-poids au renchérissement du carburant. Mais qui en bénéficiera, quand et sous quelle forme ? C'est là que les choses deviennent plus floues.

Fillon a d'abord affirmé que cette aide avait pour vocation " d'encourager les transports en commun " et qu'elle n'irait aux salariés que " lorsqu'il n'y aura pas d'autre solution ". Ainsi, le travailleur qui habite près d'une gare de banlieue et qui prend sa voiture pour rejoindre une autre banlieue parce que cela lui économise une heure de trajet et trois correspondances, ou parce qu'il a des horaires décalés, n'aurait pas droit à cette prime, selon la logique gouvernementale.

Ensuite, au cas où la prime pourrait être versée par les employeurs, Fillon envisage pour ces derniers le soutien de l'État " sous forme d'une aide fiscale " dont le montant et les modalités seront à établir. Autrement dit, le gouvernement y va sur la pointe des pieds pour demander aux patrons de financer un tant soit peu les transports de leurs employés.

De toute façon, Fillon a annoncé que tout devra être discuté entre les patrons et les syndicats, et que le versement de cette prime ne pourrait se faire avant la rentrée prochaine, si jamais elle voit le jour...

Ce n'est pas par plaisir que les salariés prennent leur voiture pour se rendre à leur travail mais parce que, bien souvent, ils n'ont pas d'autre choix. La plupart des entreprises ont laissé tomber les services de ramassage de leurs employés. La faiblesse des transports en commun, très insuffisants dès qu'on s'éloigne des centres urbains, l'isolement de beaucoup de logements, qu'ils soient individuels ou en cités, les horaires décalés ou à temps partiel obligent les salariés à prendre leur véhicule privé, qui leur sert bien plus souvent pour le travail que pour les loisirs.

Alors oui, il faudrait pour tous les travailleurs que les frais de transport soient supportés par les patrons, puisque c'est pour eux que les salariés se déplacent.

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