Alors que la France préside l'Union européenne depuis le premier juillet, son premier geste a consisté à demander le renforcement de l'Europe policière en présentant, lors d'une réunion des ministres de l'Intérieur des vingt-sept pays membres, un projet de pacte commun sur l'immigration. Ce texte vise à coordonner et à renforcer les armes des différents gouvernements contre les immigrés.

Si le gouvernement français n'a pas pu aller jusqu'à la condamnation des régularisations massives telles que les gouvernements italien et espagnol les ont pratiquées ces dernières années, il est tout de même demandé aux États membres de " se limiter à des régularisations au cas par cas " et de s'engager sur " l'application effective du principe " de l'expulsion des étrangers en situation irrégulière. Pour ce faire, il est préconisé le recours à des " vols de retour conjoints " entre plusieurs pays membres. Des mesures concrêtes de renforcement du contrôle aux frontières sont prévues, comme la délivrance de visas biométriques en 2012.

La seule immigration que Hortefeux et Sarkozy qualifient de " positive " est une immigration dite choisie, " notamment en fonction de tous les besoins du marché du travail ", en d'autres termes comme cela arrange le patronat et pour le temps pendant lequel cela lui convient. C'est l'organisation du marché de la chair à exploiter pour les uns, et la condamnation à la misère et au désespoir pour tous les autres.

Toutes ces mesures répressives ne dissuaderont pas des êtres humains de vouloir échapper à un sort insupportable, en revanche elles ne peuvent que multiplier les drames et les morts occasionnés par les rafles policières orchestrées par les États de l'Union européenne érigée en forteresse.