Assistance Publique - Hôpitaux de Paris : La précarité à l'hôpital23/07/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/07/une2086.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Assistance Publique - Hôpitaux de Paris : La précarité à l'hôpital

À l'AP-HP de Paris, les CDD de catégorie C, c'est-à-dire les plus mal payés, travaillent dans la plupart des secteurs de l'hôpital : à la logistique (lingerie, cuisine, ménage, course, maintenance, archives), au contact avec les malades (hospitalisation, brancardage), au secrétariat. Le plus souvent, il s'agit de jeunes sans diplôme ou avec un diplôme sans rapport avec un métier de l'hôpital. La plupart des CDD sont embauchés pour une durée de cinq mois et souvent renouvelés pendant quatre ans, cumulant différents types de contrats de travail (CDD, CAE, etc.). Si une commission est organisée pendant la période de leur contrat, ils peuvent alors tenter de se faire embaucher.

Dans le service d'Hématologie de l'hôpital Saint-Antoine à Paris, une jeune collègue en CDD depuis cinq mois dans le service a appris le 7 juillet que son contrat se terminait le jour même. L'encadrement lui avait pourtant promis qu'il serait renouvelé pour cinq autres mois. Choquées, ses collègues d'après-midi n'ont pas voulu laisser faire et ont rencontré la chef du personnel pour exiger le renouvellement de son contrat jusqu'à la fin de l'été, ce qui a été accepté.

Le lendemain, dans le service, il était déjà question de se manifester fin août pour prolonger de nouveau son contrat.

À la Pitié-Salpêtrière, au mois de juin, plusieurs personnes travaillant depuis des années à l'hôpital n'avaient pas de nouvelles de la reconduction de leurs contrats, qui se terminaient fin juin et début juillet.

Quelques salariés ont alors fait signer une pétition réclamant l'embauche de tous les contractuels. Elle a circulé dans les différents bâtiments, a été proposée devant la sortie des deux selfs, avec toujours un très bon accueil. À cette occasion beaucoup de personnes ont révélé qu'elles étaient, elles aussi, en contrat à durée déterminée : jeunes chercheurs, pharmaciens, médecins étrangers, secrétaires médicales, etc. La pétition a assez rapidement recueilli mille signatures, qui ont été déposées collectivement lors d'un Comité d'établissement. Aujourd'hui, les contrats de trente personnes seraient reconduits pour cinq mois, jusqu'à une hypothétique commission d'embauche qui se tiendrait en septembre. Mais comme le nom d'un collègue présent dans la délégation ne figurait pas parmi les trente, une dizaine de personnes de son service ont déboulé à la direction et ont obtenu la prolongation de son contrat pour cinq mois.

Ces deux exemples montrent que certains n'ont pas envie de se laisser faire. Et ils ont bien raison.

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