L'allocation de rentrée scolaire (ARS) a été versée aux parents d'élèves le mercredi 20 août. Pour les quelque trois millions de familles qui la touchent, elle est la bienvenue pour leur permettre de faire face en partie aux dépenses de la rentrée. Sauf que cette année, plus encore que les précédentes, le compte n'y est pas.

D'abord, les prix ont augmenté. Même le gouvernement admet que les fournitures scolaires ont en moyenne subi une hausse de 0,8 %. Darcos, le ministre de l'Éducation nationale, s'est vanté d'avoir négocié une liste de fournitures scolaires à prix bloqué avec les grandes surfaces, encore faut-il les trouver dans les rayons, et ce n'est pas en allant d'un magasin à l'autre, surtout s'ils sont éloignés, que l'on fera des économies. Il y a aussi les habits et les chaussures qu'il faut renouveler, parce que les anciens sont devenus trop petits ou trop usés, et là, tous les prix sont libres.

Mais surtout, le nouveau mode de calcul de l'ARS, versée par les Caisses d'allocations familiales, joue en défaveur des familles. Alors qu'il y avait auparavant une allocation unique, elle est maintenant modulée selon l'âge des enfants. Pour ceux de 6 à 10 ans, elle est restée à 272,59 euros, comme l'an dernier ; or, même pour les petits, les dépenses sont en hausse. Pour les autres jeunes, l'ARS n'a été augmentée que de 15 euros pour les 11/14 ans et de 25 euros pour les 15/18 ans. C'est évidemment loin du compte, surtout pour les filières techniques ou professionnelles où les élèves doivent acheter eux-mêmes les objets ou outils nécessaires pour leurs études.

Le gouvernement se félicite de son action prétendument sociale en répétant que " l'effort " représenté par le versement de l'ARS coûte 50 millions d'euros à l'État. Sauf que, d'un autre côté, le changement du mode de versement des allocations familiales lui fait économiser dans les 200 millions d'euros. En effet, les allocations familiales versées aux familles de deux enfants ou plus ne connaissent plus qu'une seule majoration, de 59 euros, quand l'enfant atteint ses 14 ans, alors qu'avant, cette majoration était de 33 euros pour les enfants de 11 ans et de 59 euros à 16 ans.

Cette manipulation des chiffres ne masque donc pas l'entourloupe dont les principales victimes sont les familles les plus défavorisées.