Augmentation des salaires, retraites et allocations : Une urgence vitale16/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2098.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Augmentation des salaires, retraites et allocations : Une urgence vitale

Comment faire quand le salaire ou la pension ne suffisent plus pour permettre de vivre face à la hausse des prix, en particulier celle des logements, des carburants et des produits de première nécessité ? C'est là que l'on voit apparaître les conseilleurs de tout poil, à commencer par les membres du gouvernement relayés avec complaisance par les médias, qui se donnent pour mission de vous apprendre à économiser.

Christine Lagarde, la ministre de l'Économie, avait donné le ton en disant cet été qu'avant d'acheter un produit, le consommateur devait faire le tour de toutes les enseignes pour comparer les prix. Comme si les travailleurs n'avaient que ça à faire, et comme si c'était possible dans les endroits où certaines enseignes de centres commerciaux sont en situation de quasi-monopole, ou s'arrangent entre elles pour harmoniser leurs prix !

Il y aurait aussi tous les " petits gestes " de la vie quotidienne qui, paraît-il, aboutiraient à de grosses économies. Cela va des plus farfelus, comme " prendre sa douche à deux " ou " le soir, n'allumer ni télé ni ordinateur et faire un monopoly en famille ", cités par La Dépêche du 12 octobre, aux plus irréalisables, tel qu'aller au travail à pied, quand on habite en rase campagne ou dans une banlieue d'une grande ville. Certains de ces conseils, surtout s'ils ont le mérite d'être en plus écologiques, sont des " classiques " que les médias nous ressassent quotidiennement : rouler moins vite pour dépenser moins de carburant, acheter des ampoules basse consommation, fermer l'eau quand on se lave les dents ou mettre une brique dans la chasse-d'eau des WC. Mais on voit de plus en plus apparaître les appels à consommer moins, et surtout beaucoup plus mal, en achetant moins de viande ou en se tournant vers les produits " premiers prix " qui sont la plupart du temps, mais ce n'est pas dit, des produits bas de gamme, ou en consommant des yaourts périmés, comestibles pendant plusieurs jours encore, etc.

Tous ces donneurs de leçons visent en fait à culpabiliser ceux qui ont des fins de mois difficiles, en laissant entendre qu'ils en sont responsables à cause de leur mode de vie. Mais, outre que la grande majorité des travailleurs ne les ont pas attendus pour réaliser, par la force des choses, ces économies de base, ils s'en sortent de moins en moins. Et pour cause : les prix ont grimpé en flèche dans tous les domaines de la vie courante, tandis que les salaires n'ont pour ainsi dire pas bougé - quand ils n'ont pas régressé lorsqu'un salarié retrouve un emploi après une période de chômage. Il en va de même pour les revenus dont les tarifs sont fixés par l'État, qu'il s'agisse des retraites ou des allocations.

Face à la perte de leur pouvoir d'achat, ce n'est pas de conseils moralisateurs dont les travailleurs ont besoin, mais d'une hausse importante de leurs salaires, retraites et allocations.

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