Après les banques et avant les groupes industriels, des États au bord de la faillite30/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2100.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Après les banques et avant les groupes industriels, des États au bord de la faillite

Après l'Islande, l'Ukraine, la Hongrie, la Serbie et le Pakistan viennent de demander de l'aide au Fonds monétaire international. D'autres pays d'Europe centrale ou du Tiers Monde seraient sur le point d'en faire autant. Pour différents qu'ils soient, tous ces pays ont le même problème : la crise financière et économique internationale les met dans l'incapacité de faire face à leurs échéances.

Ce n'est pas que ces États soient plus endettés que les États-Unis, la France ou l'Allemagne. Ils le sont beaucoup moins, si l'on excepte le cas de l'Islande. Par exemple, alors que les États-Unis ont 10 000 milliards de dollars de dette publique, soit l'équivalent de 70 % de la richesse qu'ils produisent en un an, le Pakistan a 40 milliards de dollars de dette publique, soit moins de 30 % de sa richesse annuelle. Mais les banques privées, à cours de liquidités, retirent leurs fonds des pays pauvres et refusent de leur prêter de quoi finir l'année. En revanche elles exigent le paiement rubis sur l'ongle du service de la dette, et le paiement doit être effectué en dollars.

Le recours aux prêts du FMI s'assortira forcément des « recommandations » de ce dernier. Elles vont toujours dans le même sens : faire payer la population, tailler dans les services publics (lorsqu'il y en a), affamer les pauvres s'il le faut, mais rembourser les banques occidentales. La dernière intervention du FMI pour « sauver » un État de la faillite, en Argentine en 2001, s'était soldée par une aggravation brutale et profonde des conditions de vie de la population.

En fait, la même politique favorable aux mêmes groupes capitalistes est menée dans tous les pays, avec ou sans l'intervention du FMI. Il n'y qu'une différence de degré : pendant que les travailleurs des pays riches tombent de la pauvreté dans la misère, ceux des pays pauvres passent de la misère à la famine.

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