La Redoute-Roubaix : 672 suppressions de postes qui ne doivent pas passer30/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2100.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Redoute-Roubaix : 672 suppressions de postes qui ne doivent pas passer

Le 21 octobre, la direction de La Redoute a annoncé 672 suppressions de postes. C'est 13 % des 5 000 salariés titulaires : 242 salariés du siège de Roubaix, dont 151 dans les services comme le marketing, la direction financière et même six à la DRH.

Quant aux 91 salariées de la saisie-commande (des clients qui commandent par courrier ou téléphone) elles seront « externalisées », c'est-à-dire « revendues » avec l'activité à l'entreprise de sous-traitance à laquelle La Redoute avait déjà recours depuis de long mois pour « écluser » le surplus de commandes.

Les Rendez-Vous Catalogues et Shopping implantés partout en France, et comptant 430 salariés (les RVC et RVS reçoivent les clients directement pour commander et échanger les commandes qui ne conviennent pas), seraient fermés sur quatre ans en fonction de la durée de leur bail.

La direction dit que le site de production de la Martinoire ne sera pas touché mais, sur les 800 intérimaires qui étaient là chaque jour, déjà beaucoup, qui travaillaient depuis longtemps dans l'entreprise, n'ont pas été rappelés.

Les déclarations du PDG Nicolas Bernard montrent que, loin d'être une nécessité vitale pour « sauver l'entreprise », ces licenciements sont faits uniquement pour rentabiliser encore plus l'entreprise sur le dos des salariés et faire plaisir aux actionnaires.

Il parle de « plan de relance pour restaurer la compétitivité afin de garantir la pérennité et le développement de l'entreprise », en expliquant que « le déclin de la vente par correspondance traditionnelle n'est pas compensé suffisamment par le web ». Mais c'est un mensonge ! Le site Web de La Redoute est le premier site commercial français de vente par Internet. Désormais 54 % des commandes sont faites par ce canal. C'est donc La Redoute qui s'en sort le mieux de tous les VPCistes.

La direction veut maintenant sous-traiter complètement l'activité traditionnelle, c'est-à-dire les commandes par téléphone et courrier, qui représentent encore beaucoup de travail. De plus, elle va remplacer ses RVC et RVS par un réseau de petits commerçants de quartier, appelés Relais-Colis, qui auront une petite somme par colis traité pour faire le travail des salariés actuels. Rien à voir avec un vrai salaire.

La direction de La Redoute profite de la crise actuelle, qui affecte bien sûr ses ventes, de l'annonce de la faillite de la Camif qui est aussi une entreprise de la vente à distance, et elle est aidée par les médias qui parlent du « crépuscule des VPCistes » en juxtaposant dans leurs articles la situation de La Redoute pleine de fric et la Camif, malade depuis longtemps.

La Redoute, fait partie du groupe PPR dont l'actionnaire majoritaire, Pinault, est la 8e fortune de France. Pour le premier semestre, PPR annonce, donc en pleine tourmente financière, que le résultat net a augmenté de 141 %. Même si c'est le pôle luxe qui rapporte le plus, alors que la distribution (dont La Redoute) est en baisse, toutes les années antérieures celle-ci a fait de confortables bénéfices et ils devraient servir à garder les salariés. Ceux-ci n'ont pas à payer la crise actuelle, générée par des patrons comme Pinault, qui ont joué au Monopoly avec les milliards gagnés en nous payant pendant des années des salaires de misère. Et ils veulent nous faire payer une deuxième fois ! C'est sur la fortune de Pinault et consorts qu'on doit prendre pour qu'aucun salarié embauché ou intérimaire de La Redoute ne reste sur le carreau.

Les employés de Roubaix, qui sont pour la plupart des femmes ayant beaucoup d'ancienneté, sont écoeurés de se voir ainsi jeter comme des malpropres. Il n'est pas dit que cette restructuration passe aussi facilement que l'escompte la direction.

Partager