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Leur société
Le plan d'aide à l'emploi de Sarkozy : De la poudre aux yeux
Après avoir commencé par lâcher des centaines de milliards aux banquiers, Sarkozy s'est senti obligé de parler de l'emploi des salariés. Il y a en effet urgence. Les chiffres du chômage pour septembre ne sont pas encore publiés, mais on s'attend à une remontée de 0,2 %, et cela avant tous les plans de suppressions d'emplois annoncés en octobre.
Le « plan pour l'emploi » de Sarkozy, proposé mardi 28 octobre à Rethel, dans les Ardennes, avait été annoncé spectaculaire. En fait, il n'a fait que resservir la vieille soupe rance préparée avec les mêmes ingrédients : une noisette de beurre en faveur de l'emploi, noyée dans des litres de mesures destinées à favoriser les patrons et les plus aisés.
La principale mesure concerne la création de 100 000 emplois aidés supplémentaires en 2009, ce qui devrait porter leur nombre à 330 000. Pour ceux qui arriveront à décrocher ce type d'emploi, à condition qu'ils travaillent à plein temps, c'est évidemment mieux que le chômage. Mais lorsque ces emplois sont créés dans des secteurs dits « marchands », c'est avant tout le patron qui y gagne puisque environ 80 % du salaire versé à l'employé est pris en charge par l'État ou les collectivités locales, entre l'argent versé et les exonérations diverses de cotisations.
Sarkozy souhaite aussi relancer les emplois d'aide à la personne, en permettant aux employeurs de profiter immédiatement des réductions d'impôt dont ils bénéficient, au lieu d'attendre l'année suivante. C'est un cadeau supplémentaire fait à ceux qui ont déjà les moyens d'avoir des employés de maison ou de faire donner des cours à domicile à leurs enfants.
Quand aux autres propositions, ce n'est pas elles qui créeront un emploi de plus. Elles ne font que remettre sur le tapis les projets de « réforme » profitables aux employeurs et contraignants pour les salariés, comme la fusion de l'ANPE avec l'Unedic, la fin de la dispense de recherche d'emploi pour les salariés âgés de plus de 50 ans, ou le projet d'ouverture des magasins le dimanche qu'il entend relancer. Sarkozy avance bien l'idée qu'un salarié en CDD devrait être indemnisé au même niveau que celui en CDI lorsqu'il se retrouve au chômage. Reste à savoir quel sera ce niveau et, de toute façon, il n'en sera pas moins un chômeur.
En revanche Sarkozy envisage de permettre aux petites et moyennes entreprises d'embaucher des salariés en CDD sans restriction pendant une période limitée, aggravant ainsi encore plus la précarité de l'emploi.
Pour l'instant, aucun chiffre n'a été avancé concernant le coût de ce plan s'il voit le jour. Mais à travers les mesures évoquées, il s'agit une fois de plus d'arroser le patronat sans même lui imposer des engagements fermes en matière d'embauche, ni même l'empêcher de licencier des travailleurs.