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Dans les entreprises
Montreuil (Seine-Saint-Denis) : Les facteurs ne se laissent pas faire
À Montreuil, en Seine-Saint-Denis, en février dernier, La Poste a annoncé aux facteurs l'installation de deux machines de tri (TTF). Ces machines sont censées faire gagner du temps sur les « travaux intérieurs », c'est-à-dire sur le tri et le classage du courrier pour les tournées.
En parallèle, La Poste annonçait la mise en place pour septembre de « facteur d'avenir ». C'est le nom donné à l'organisation du travail dite par équipe, où chacune est normalement autonome pour gérer et compenser entre ses membres les absences pour congé annuel, maladie, etc. Le but est de gagner des effectifs et de diminuer le nombre de tournées. De plus, les facteurs pourront être amenés à prendre en charge une partie d'une autre tournée le lundi et le mardi (journées à faible trafic selon la direction), et peut-être les autres jours si besoin est... Les facteurs sortiront donc toujours avec un maximum de courrier, passant plus de temps à l'extérieur, aux intempéries, sans plus de salaire qu'une prime individuelle, variant de zéro à 150, 300 ou exceptionnellement 450 euros. Elle sera allouée suivant les bons résultats de l'équipe sur l'année, histoire de mieux nous diviser. La Poste promet, à travers son « facteur d'avenir », des promotions, mais soumises à quota.
Les facteurs n'ont pas été dupes et, devant la perte de trop de tournées et de douze jours de RTT sur l'année (deux semaines de travail en plus), ils ont refusé le projet. Devant leur mobilisation et leur colère, la direction a reculé son projet à 2009. Mais elle est revenue à la charge en octobre, proposant de voter entre deux organisations du travail de son choix, avec lesquelles de toute façon les conditions de travail se détérioreront. Organisé par la CGT, le boycott du vote a été un succès. Sur 82 inscrits, il y a eu 68 abstentions, 3 blancs, 11 exprimés.
La direction a repoussé le projet à janvier, essayant tout de même de proposer une nouvelle organisation dans laquelle nous n'aurions que quatre samedis de repos dans l'année hors congés annuels. Pour La Poste, c'est sa façon de concevoir le « dialogue social » dont elle nous rebat les oreilles tout en se vantant de « n'avoir jamais tant fait pour ses facteurs ».
Mais ce n'est pas encore terminé. Nous avons déjà noté que face à notre mobilisation, elle faisait moins la fière. Alors nous n'avons pas encore dit notre dernier mot.