La crise tombe à point nommé pour la direction de PSA, qui a le culot de justifier ces suppressions d'emplois par la dégradation de la situation économique. Mais les plans précédents se sont déroulés bien avant l'éclatement de la crise de cet automne. La crise, en l'occurrence, sert plutôt de prétexte à la direction pour continuer sa politique d'augmentation de la rentabilité par les suppressions d'emplois. À l'heure où le gouvernement s'apprête à mettre en place un fonds pour faire la charité de quelques milliards aux malheureux patrons de l'automobile, le nouveau plan de PSA permet de noircir un peu le tableau.

Pourtant, de l'argent, les actionnaires de PSA n'en manquent pas ! Le premier semestre 2008 s'est soldé par un bénéfice de plus de 700 millions d'euros, et sur les dix dernières années, ce sont plus de 10 milliards d'euros qui se sont accumulés sur leurs comptes en banque. Alors, que la direction se serve de cet argent pour envoyer enfin en retraite les salariés les plus anciens. Ce seraient les seuls départs qui ne seraient pas révoltants.

Le directeur des ressources humaines de PSA, Jean-Luc Vergne, a sorti son violon devant la presse pour expliquer que le groupe savait " résoudre ses problèmes d'adéquation d'effectifs sans drame humain ". Il faut se pincer pour y croire. Comme si ce bourgeois se préoccupait tant soit peu du " drame humain " que représente la perte de son emploi en pleine période de marasme économique ! Mais puisqu'il a conclu lui-même " le pire serait de ne rien faire ", espérons que les ouvriers de PSA l'entendront !