En plus des aides directes aux constructeurs de voitures, le gouvernement va arroser leurs filiales financières.

Les banques de Renault, RCI Banque, et de Peugeot-Citroën, Banque PSA Finance, vont avoir accès, elles aussi, aux fonds publics à un taux préférentiel : un milliard d'euros va être mis à leur disposition, venant des fonds de la Société de financement de l'économie française mise en place par le gouvernement pour faire face à la crise du système bancaire. Pour l'instant les banques des constructeurs, dont le rôle est le financement des ventes de voitures, n'avaient obtenu que des miettes du gâteau, soit 25 millions d'euros.

Le gouvernement dit qu'en échange il demande aux constructeurs de s'engager à ne pas fermer d'usine en France. Le patron de PSA a déjà répondu par avance fin octobre, dans le Financial Times, en affirmant que « en tant qu'industriel, on ne peut jamais exclure de devoir fermer un site si les conditions l'imposent ». Mais cela n'empêchera pas les cadeaux de l'État, les déclarations de Sarkozy sur le maintien des sites n'étant là que pour la galerie.

« L'automobile est une cause nationale », explique au journal Les Échos un représentant des pouvoirs publics commentant la nouvelle aide de l'État. Le patron de PSA dévoilait il y a quelques semaines la nature de cette « cause nationale » en expliquant, plus terre à terre : « Nous sommes concentrés sur la gestion du cash, qui est notre priorité essentielle. » On croyait que sa priorité était de produire des voitures, mais non, c'est le « cash ». Et du cash, ils n'en manquent pas : la banque de PSA a réalisé en 2007 un confortable bénéfice de 607 millions, tandis que de son côté celle de Renault en gagnait 460.