Tandis qu'à la mi-décembre la conférence sur le climat à Poznan en Pologne débouchait sur un échec, les dirigeants de l'Europe des 27, avec Sarkozy en tête, se félicitaient de l'adoption d'un plan énergie-climat, instaurant des règles paraît-il contraignantes.

Sarkozy a donc pu se targuer d'une dernière réussite avant de laisser à d'autres les rênes de l'Union européenne, en prétendant " qu'il n'existe pas un continent au monde qui se soit doté de règles aussi contraignantes ".

Ce plan européen prétend d'ici 2020 réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre, utiliser 20 % d'énergies renouvelables et réaliser 20 % d'économies d'énergie. Mais pour parvenir à un accord il a fallu en rabattre sérieusement sur les moyens.

Ainsi les fameux permis de polluer qui devaient être vendus aux enchères, pour permettre de financer des projets de technologie verte, seront pour bon nombre d'entre eux distribués gratuitement, sous prétexte de ne pas nuire à leur compétitivité. Au total, c'est près de 90 % des entreprises qui pourraient ainsi se voir exemptées de toute taxe ou contrainte écologique pour les huit années à venir. Ce qui représente un cadeau d'un montant total de 20 milliards d'euros sur les quelque 50 milliards d'euros que devait rapporter l'opération. Ce que des ONG ont pu commenter en disant qu'au total le plan offrait " trop d'exemptions à trop d'industries dans trop de pays ".

Et ce sans compter que les fameux permis de polluer, déjà utilisés entre 2005 et 2007 et censés réduire les émissions de gaz à effet de serre, n'ont été d'aucune efficacité.

Ainsi, seize ans après le protocole de Kyoto que les États-Unis - qui contribuent à eux seuls à plus du quart de la pollution planétaire - n'ont toujours pas ratifié, rien n'a vraiment changé.

Il y a bien eu entre-temps de multiples conférences sur l'évolution du climat, mais rien, sauf quelques vagues appels aux industriels à l'auto-discipline. Et pendant ce temps, des rapports tendent à montrer que le réchauffement climatique s'est aggravé, sans qu'aucune contrainte réelle ne soit imposée aux industriels : ni pour leur faire payer pour la pollution qu'ils provoquent, ni pour les obliger à investir les milliards qu'ils accumulent dans des industries moins polluantes.

" Après nous le déluge ", disait Louis XV. Cela risque de se révéler encore plus pertinent pour les classes dominantes d'aujourd'hui.