Les ministres des Finances des huit pays les plus riches du monde, réunis vendredi 12 et samedi 13 juin en Italie, avaient pourtant été prudents en évitant les prévisions trop péremptoires. Chat échaudé craint l'eau froide.

Mais, comme ce sont malgré tout des politiciens payés pour rassurer l'opinion, ils ont cru bien faire en annonçant qu'il serait raisonnable de commencer à envisager, pour plus tard, des stratégies de sortie de crise. Mal leur en a pris. Les financiers ont immédiatement traduit leurs prévisions par un possible arrêt des injections massives de capitaux dans l'économie, voire même une diminution des cadeaux somptuaires faits aux capitalistes. Pris de peur à l'idée d'avoir moins de sang étatique à sucer, les « investisseurs » ont donc vendu des actions et les cours de Wall Street d'abord, des autres Bourses ensuite, ont chuté.

Dans cette économie capitaliste à bout de souffle, la seule mesure que le « marché » supporte est l'annonce de subventions renouvelées. Tout le reste le rend maussade, pour ne pas dire baissier, voire franchement paniqué.

Les ministres des Finances qui prétendent guérir l'économie mondiale sont incapables de prévoir quoi que ce soit, même pas l'effet de leurs propres déclarations. Mais, comme les médecins de Molière, ils pérorent tout de même, emploient des mots savants et font des mines. À leur différence toutefois, ils ne saignent pas leurs malades, mais les spectateurs qui n'y sont pour rien.