Du lundi 6 au vendredi 10 juillet, les travailleurs de Reims Aerospace ont fait grève contre le licenciement de deux salariés de l'entreprise pour raison économique.

Reims Aerospace est un sous-traitant de l'industrie aéronautique. Cherchant à réduire leurs coûts, les donneurs d'ordre EADS et Dassault ont retiré nombre de commandes pour les faire réaliser par des entreprises implantées en Europe de l'Est ou au Maghreb. La holding possédant Reims Aerospace agit, elle aussi, de la même façon puisqu'elle a développé une entreprise du même secteur d'activité en Roumanie. Depuis plusieurs mois, la direction de Reims Aerospace fait planer un doute permanent quant à la survie de l'entreprise et des emplois des quelque 200 salariés.

Depuis quelques semaines les inquiétudes se concrétisent : la direction évoque la date du 5 août prochain comme celle d'un éventuel dépôt de bilan. Elle annonce de toute façon quatre mois de chômage partiel à partir de septembre prochain et refuse de passer une convention avec l'État qui permettrait l'indemnisation de ce chômage partiel à hauteur de 75 % du salaire au lieu de 60. Le prétexte invoqué est que la convention l'empêcherait de licencier durant la même période couverte par l'accord. C'est dire que les deux licenciements annoncés par la direction, en plus du drame qu'ils représentent pour les deux salariés, ont été perçus comme une lourde menace qui pourrait toucher chacun des travailleurs de l'entreprise.

Aussi, lundi 6 juillet, après plusieurs débrayages, la quasi-totalité des travailleurs a décidé de se mettre en grève pour la journée. Ils sont allés exprimer leur opposition aux licenciements sous les fenêtres de la direction puis à un rond-point proche de l'entreprise où ils ont obtenu de nombreuses marques de sympathie. Leur détermination en a été renforcée. La grève est votée chaque matin en assemblée générale. Vendredi 10 juillet, le mouvement a été suspendu après l'annonce de réunions prévues au tribunal de commerce de Reims et avec le préfet de la Marne mercredi 15 juillet.

Les travailleurs de Reims Aerospace n'ont certes toujours pas obtenu l'annulation des deux licenciements, mais il est certain que leur grève, une des plus longues qu'ils aient menées, sonne comme un avertissement que la direction ferait bien de prendre au sérieux.