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- Lutte ouvrière n°2137
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Leur société
Un monde de fous : Malus pour tous, bonus pour les banquiers
Aux États-Unis, les fermetures d'entreprises et les licenciements se poursuivent, ce qui n'empêche nullement de grandes banques de préparer les bonus qu'elles verseront à leurs dirigeants et principaux cadres. Ainsi, deux des principales banques américaines, Goldman Sachs et Morgan Stanley, qui se targuent d'avoir remboursé les avances de l'État et de n'être plus tenues par les restrictions du gouvernement, prévoient respectivement 20 milliards de dollars et entre 11 et 14 milliards de dollars de rémunération en bonus pour leurs hauts cadres.
La France n'est pas en reste, même si les sommes sont beaucoup plus modestes : les deux principaux dirigeants de BNP Paribas viennent de réaliser la plus-value de leurs stock-options, accumulés avant 2008. Ils ont touché respectivement 275 100 et 176 850 euros.
Sarkozy avait demandé aux banquiers de renoncer aux stock-options pour 2008. Ils ont accepté de mauvaise grâce mais n'ont pas renoncé à leurs réserves d'avant 2008... et n'ont rien promis pour les années futures.
L'argument invoqué par les banques est qu'il s'agit de « la seule façon d'attirer les talents qui feront croître les profits de la firme ». Ces talents se sont manifestés avec éclat : ils leur ont permis de s'en mettre plein les poches tout en contribuant à plonger l'économie mondiale dans la crise.