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Dans les entreprises
Dassault-Aviation : Chômage partiel et pillage de fonds publics
Dassault-Aviation vient récemment d'officialiser en Comité central d'entreprise le projet de chômage partiel qui devrait toucher quatre usines de production : Argenteuil, Seclin, Biarritz et Martignas. À partir de septembre, et durant six mois, 2 820 travailleurs en production chômeront donc entre cinq et huit jours par mois selon les sites.
La direction générale invoque une chute brutale des commandes pour l'aviation d'affaires - et donc des Falcon construits par Dassault - alors que, depuis des mois, elle faisait monter en cadence pour anticiper des volumes de commandes estimés en hausse. Le résultat est qu'après les heures supplémentaires en pagaille ainsi que l'utilisation massive de travailleurs précaires, c'est maintenant le chômage total pour ces derniers et le chômage partiel pour les autres.
Et pour cela, Dassault profite des fonds publics largements offerts au patronat par le gouvernement. Il touchera ainsi quelque 4,3 millions d'euros pris dans la poche des contribuables, alors qu'au nom de la « solidarité » 2,5 autres millions seront pris dans celle des travailleurs de la société, soit par une réduction de salaire pour les productifs à cause du chômage technique, soit par la suppression d'un jour de congé pour les cadres à laquelle s'ajoute le gel de leur salaire.
Pourtant, ce total de 6,8 millions récupérés ainsi sur la collectivité ne représente même pas le centième des 760 millions de dividendes distribués aux actionnaires pour la décennie écoulée !
Dassault bénéficie en permanence de l'aide, du soutien et des subventions de l'État, en particulier (mais pas seulement) pour le Rafale, un avion qu'il n'a toujours pas réussi à vendre, fort cher, à d'autres qu'à l'armée française.
Assisté en permanence, Dassault n'a cependant aucun complexe pour en appeler à la solidarité de tous pour supporter la crise et ses conséquences. Les bénéfices de l'entreprise ont pourtant été multipliés par près de dix depuis 1990. Alors, c'est aux actionnaires et en particulier au premier d'entre eux, Dassault, de payer, pas aux travailleurs.