Effondrement d'une scène à Marseille : Précipitation et négligences meurtrières22/07/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/07/une2138.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Effondrement d'une scène à Marseille : Précipitation et négligences meurtrières

Jeudi 16 juillet, au stade Vélodrome de Marseille, le toit de la scène qui devait accueillir un spectacle de Madonna s'est effondré en cours de montage. Les 60 tonnes de métal et de toile qui le constituaient ont tué deux techniciens et en ont blessé une trentaine d'autres, dont huit sont hospitalisés. L'un d'entre eux est encore dans un état grave.

L'entreprise Live Nation qui assure les tournées de Madonna fait appel à de nombreuses entreprises sous-traitantes. Les techniciens intermittents du spectacle, les « roadies », s'affairaient pour construire très rapidement cette scène gigantesque. 38 000 tickets avaient été vendus. Un technicien explique : « Comme d'habitude sur des concerts de cette envergure, beaucoup d'équipes étaient présentes, de plusieurs nationalités, des gars de plusieurs sociétés. [...] Mais là, ça manquait franchement de coordination, ça partait un peu dans tous les sens. [...] Ce qui est certain, c'est qu'il n'était pas question de lever le pied : sur les grosses tournées internationales, la pression est énorme et pourtant le timing est toujours très serré. [...]. (Ils) n'ont pas joué la carte sécurité comme ils devaient le faire. Ils ont voulu aller plus vite au lieu de changer le moteur. Ils ont utilisé cette grue [...]. »

En effet, le toit devait être hissé par quatre treuils électriques. L'un d'entre eux était en panne et, plutôt que de le réparer, c'est une grue qui a été utilisée en remplacement. C'est au cours de l'élévation qu'il y a d'abord eu un balancement puis l'affaissement des supports et la masse du toit s'est effondrée.

Pendant cette manoeuvre des techniciens se trouvaient sur les piliers et sur la scène en dessous du toit. Ceci n'aurait jamais dû être le cas. C'est ce qui a causé des morts et des blessés. Une fois de plus, pour faire vite, la sécurité des travailleurs a été négligée et les conséquences en ont été dramatiques.

Faire travailler très vite au détriment de la sécurité, telle est la loi du capitalisme. Et les travailleurs ne peuvent même pas compter que le manque à gagner dû à l'annulation du concert fasse réfléchir ces patrons toujours prêts à prendre des risques sur le dos des travailleurs.

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