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Leur société
Fournitures scolaires : Plus lourdes pour le budget des familles
Pour Luc Chatel, tout nouveau ministre de l'Éducation nationale, tout va bien, puisque les prix des fournitures scolaires proposées par la grande distribution auraient « baissé de 1 % à 3 % » par rapport à 2008.
Depuis trois ans, les grandes enseignes de distribution se sont associées avec le ministère de l'Éducation dans l'opération « Les essentiels de la rentrée », promettant de faire baisser - ou en tout cas de ne pas augmenter - les prix d'une trentaine d'articles de base, comme la colle, les stylos, les gommes ou les cahiers. Cependant, il y a des magasins où certains de ces articles étaient déjà déclarés épuisés à quinze jours de la reprise des cours. Et selon l'enquête nationale de la Direction générale de la répression des fraudes, le logo des Essentiels « n'est pas toujours utilisé ». « Les produits à bas prix sont donc difficilement repérables ». Mais dans ces cas-là, les agents des fraudes ne peuvent rien faire car les enseignes de la grande distribution n'ont signé qu'un engagement moral, sans obligation concrète.
En admettant que les prix - ou quelques prix - de matériel scolaire aient baissé, il n'en resterait pas moins que pour bon nombre de familles populaires la rentrée coûte plus cher. Car tout dépend du pouvoir d'achat disponible. Or il a baissé du fait du blocage des salaires et s'est même effondré pour nombre de familles touchées par les licenciements, par un chômage partiel qui se prolonge et même s'accroît dans certaines entreprises ou encore par la précarité.
« De plus en plus de familles connaissent des situations précaires et il leur faudra jongler avec les ressources des mois d'août et septembre », constate la Confédération syndicale des familles. Elle cite en exemple une famille avec trois enfants en seconde, BEP et BTS pour laquelle la rentrée peut représenter jusqu'à 138 % du budget de septembre, allocations familiales et de rentrée scolaire comprises. Sans compter que toutes les filières scolaires ne représentent pas les mêmes frais pour les familles. Selon l'Union des familles laïques, le coût de la rentrée pour un élève entrant en seconde technologique est « trois fois plus élevé » que pour un élève de seconde générale. Elle ajoute : « Pourtant les élèves de seconde technologique sont plus souvent issus des couches populaires que de la grande bourgeoisie. Pour les catégories populaires, c'est une double peine ».
Mais pour le gouvernement, « l'Essentiel de la rentrée », c'est de se faire mousser pour pas cher.