Pendant que ministres et dirigeants politiques font semblant de vouloir réguler le capitalisme financier, les spéculateurs en tout genre sont à la recherche des prochains objets de leurs forfaits.

Maintenant que les « subprimes » et les différents produits financiers gagés sur la vente de maisons particulières aux États-Unis ont débouché sur la catastrophe financière que l'on sait, il faut bien trouver d'autres idées. Selon le journal italien La Repubblica, l'une d'elles serait de spéculer sur les polices d'assurance vie.

En effet, bien des souscripteurs d'assurance vie, face à des besoins imprévus, à une maladie ou une perte d'emploi par exemple, sont contraints de mettre fin à leur contrat, demandant de façon anticipée le versement du capital accumulé. Dans ce cas l'organisme d'assurance vie est largement gagnant car il applique à ce versement une forte décote. D'où l'idée de banques ou d'« investisseurs » de racheter un grand nombre de contrats, en spéculant sur le fait que beaucoup ne donneront lieu qu'à un paiement final moindre que celui prévu. Tout l'art en la matière est de combiner des polices concernant des personnes d'âges divers et présentant des facteurs de risques variés.

À partir de là, tout comme dans l'affaire des subprimes, on peut construire à partir de ces paquets de polices d'assurance des produits financiers, émettre des titres, construire sur ceux-ci de nouveaux produits financiers... dont on imagine bien qu'à la fin, personne ne peut plus savoir ce qu'ils représentent réellement.

Une chose est sûre dans l'affaire, elle repose sur le fait que des souscripteurs dans le besoin se résoudront à perdre une grande partie de leurs économies et que des financiers astucieux pourront faire de l'or en spéculant sur leur détresse ; avant peut-être d'être eux-mêmes engloutis sous le château de cartes ainsi construit.