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- Lutte ouvrière n°2160
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Dans les entreprises
Métro parisien : La journée de protestation du 17 décembre
Jeudi 17 décembre, la CGT et FO-RATP, ainsi que l'UNSA et les Indépendants avaient déposé un préavis de grève et appelé les agents de la RATP à venir en délégation à l'occasion d'une séance de CDEP (comité d'entreprise) au siège de la Régie, pour protester contre la révocation d'un conducteur.
A la suite des grèves de 2007 contre la remise en cause du système antérieur des retraites, la direction, suivant en cela les directives du gouvernement, avait décidé de traîner en justice des agents accusés d'avoir coupé le courant de manière fautive selon elle. Ce n'était de toute façon pas très grave, mais les juges les avaient tout de même condamnés à un mois de prison avec sursis et à des amendes.
De son côté la direction a fait passer ces deux camarades en conseil de discipline. Résultat : trois mois de mise à pied pour l'un et pour l'autre la révocation pure et simple. Il était clair pour tous que la direction voulait ainsi marquer sa volonté revancharde contre les grévistes de 2007, et peut-être se faire craindre par avance de futurs grévistes qui s'aviseraient, en 2010, de résister aux nouvelles attaques programmées contre le régime de retraite, déjà mal en point mais que le gouvernement voudrait encore dégrader.
La direction a eu le culot de faire présider la séance du CDEP par un cadre supérieur, qui fut un temps chef de mission à la Communauté Urbaine de Bordeaux. Le 14 septembre dernier, ce cadre avait été condamné en première instance à six mois de prison avec sursis pour favoritisme dans l'attribution à Alstom du tramway de Bordeaux ! On croit rêver devant le sans gêne de ces gens-là. Au bout d'un moment, il a tout de même dû quitter piteusement la séance sous les cris de « en prison ».
À l'invitation de la CGT, Arlette Laguiller et un représentant du Parti Communiste, ont pu s'exprimer. Notre camarade a pu dire son soutien aux grévistes du RER A, ainsi qu'aux travailleurs sans papiers employés sur les chantiers de la RATP et également présents. Concernant Stéphane, le conducteur révoqué, elle a exprimé son indignation, ainsi que son soutien à deux conducteurs de la ligne 9 qui, eux, doivent passer devant le tribunal de Nanterre le mardi 5 janvier prochain, vers 13 h 30. Ils ont vraiment besoin du soutien de tous.
Même si la révocation de Stéphane n'a pu être repoussée, ceux qui ont protesté ont eu raison de ne pas laisser faire un tel abus d'autorité sans réagir. Et il faut dire qu'il était réjouissant de voir rassemblés dans le grand hall de la Maison de la RATP, à la fois des grévistes du RER A, des grévistes du métro, et des grévistes sans papiers. Tous travaillent pour un même patron. N'est-ce pas par des combats communs pour des revendications communes, que les travailleurs auront le plus de chances de le faire céder ?