Après une année 2009 à 0 % de rallonge, l'annonce par la direction de Gima d'une augmentation générale de 1,7 % en tout et pour tout pour l'année 2010 a été ressentie comme une provocation par la majorité des ouvriers de cette usine de 950 salariés, qui fabrique des engrenages et des transmissions pour les tracteurs Agco et Claas.

Gima est une filiale commune à ces deux géants du machinisme agricole (Agco est le 3e producteur mondial de tracteurs, avec notamment la marque Massey-Ferguson), qui font des bénéfices confortables, et qui pourraient sans problèmes accorder des augmentations décentes. Au contraire de cela, de nombreuses journées de chômage partiel subventionné par l'État ont été imposées durant l'année 2009, chez Gima et dans l'usine de montage Agco, qui est sur le même site que Gima, et dont les 1 100 salariés ont les mêmes horaires, le même parking, les mêmes entrées que les collègues de Gima. Et, sur ces deux usines, la suppression de 224 emplois déguisée en plans de départs volontaires est programmée.

À l'appel de la CGT, la grève a démarré le lundi 12 avril pour 4 % d'augmentation. Cela correspond à 50 euros pour un salaire net moyen de 1 300 euros. Chaque journée est rythmée par l'occupation de l'avenue qui passe devant l'usine, l'organisation d'un barbecue et les éventuelles négociations avec la direction.

Au retour du week-end, les grévistes continuaient leur mouvement, qui se prolongeait encore le matin du mardi 20 avril. Tenir tête à la direction pendant plus d'une semaine, dans une période où un plan de licenciements menace, est déjà une victoire pour les grévistes de Gima.