L'usine CMMP (Comptoir de Minéraux et Matières premières) a fonctionné durant plus d'un demi-siècle, de 1938 à 1990, en pleine zone pavillonnaire et populaire à Aulnay-sous-Bois. Elle fabriquait un grand nombre de poudres minérales diverses, parmi lesquelles de l'amiante.

Elle a empoisonné ses ouvriers et les riverains, dont les enfants et le personnel d'une école située à quelques dizaines de mètres. Plusieurs personnes sont mortes, à cause de cancers notamment.

Des riverains ont protesté à de multiples reprises, mais aucune autorité n'est intervenue. Le fait que la CMMP travaillait en partie pour l'armée n'est peut-être pas étranger à ce silence.

Après la fermeture de l'entreprise c'est la municipalité qui a dû prendre en charge la dépollution car la société, qui existe toujours, n'a rien fait sinon nettoyer un peu les lieux. Or démolir des bâtiments infestés d'amiante demande des précautions particulières et coûte évidemment beaucoup plus cher qu'une démolition ordinaire.

Et justement, on vient de découvrir une couche d'amiante à près d'un mètre de profondeur, ce qui va augmenter le prix des travaux... pour les contribuables locaux ! Par ailleurs l'inquiétude est au rendez-vous car la CMMP aurait travaillé sur des matériaux radioactifs, lors de ses dernières années d'activité.

La CMMP, qui a cessé, en principe, de faire de l'amiante, exploite une usine dans la ville de Saint-Quentin. Elle se targue - sur son site internet - d'employer des minéraux non toxiques et d'avoir remporté le « Trophée du développement durable de Picardie » et, du fait de son installation en bordure d'un canal, de s'être « engagée dans une démarche écologique ».

Elle aurait en tout cas mérité le « Trophée de la pollution durable » pour Aulnay, et ses dirigeants ainsi qu'un certain nombre de représentants de l'État auraient dû être poursuivis pour la pollution dont ils sont responsables.