Une famille de Kosovars, dont un jeune polyhandicapé, a été expulsée le 4 mai de Metz vers le Kosovo. Une trentaine de gendarmes sont intervenus à l'Institut d'éducation motrice (IEM) de Freyming-Merlebach en Moselle, où le jeune handicapé de 15 ans était soigné depuis mars pour une maladie dégénérative. Selon le pédiatre de l'IEM, après cette expulsion, l'enfant aurait été brièvement hospitalisé au Kosovo depuis son expulsion, « mais les médecins n'auraient pas la possibilité de le soigner correctement ».

Autant la forme que le fond de cette expulsion d'une famille appartenant à la minorité rom ont suscité l'indignation. 200 personnes ont défilé silencieusement samedi 15 mai après-midi dans les rues de Freyming-Merlebach pour réclamer le retour en France de cette famille. Parmi les manifestants figuraient une dizaine des quarante salariés de l'IEM. D'autres manifestations sont prévues pour exiger le retour en France de la famille.

Autre affaire : à Nancy, c'est une famille géorgienne qui a été expulsée vers la Pologne. Malgré les protestations du père, un de leurs trois enfants - 2 ans et demi - était absent lors de l'arrestation de la famille, qui a donc été expulsée sans lui ! Mais les autorités polonaises, constatant qu'il manquait un de leurs enfants, ont refusé la réadmission de la famille, ce qui a obligé les autorités françaises à affréter un avion spécial pour ramener celle-ci au point de départ. Elle a fait immédiatement une nouvelle demande d'asile.

Au troisième millénaire, à l'heure d'Internet, les hommes sont ainsi assignés à résidence dans les pays où ils sont nés. Il leur est interdit de fuir les guerres, la misère, le manque de soins. Et pour ceux qui y parviennent, la sauvagerie des nations « civilisées » et autre « patrie des droits de l'homme » est là pour faire respecter un ordre d'un autre temps.