Université d'été du PS : Tous d'accord... pour ne pas parler du programme01/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/09/une2196.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Université d'été du PS : Tous d'accord... pour ne pas parler du programme

L'université estivale des socialistes s'est voulue soucieuse de montrer une image d'unité la plus lisse possible. Les différentes sensibilités, mieux vaudrait dire les ambitions les plus marquantes, ont fait l'effort de ne pas mettre l'accent sur ce qui les distingue. Et cela avec d'autant plus de facilité qu'un consensus s'est réalisé sur l'importance à donner aux « questions sécuritaires ». Dans la foulée de Manuel Valls ou de Julien Dray, Martine Aubry a, dans son discours de clôture, enfourché à son tour ce thème, tout en répétant, avec un brin d'hypocrisie, qu'elle refusait de se laisser entraîner sur le terrain fangeux d'un Sarkozy et de sa majorité. Quant à Ségolène Royal, elle en a rajouté une couche, revenant après coup sur un aspect qui avait été l'un de ses axes lors de sa campagne présidentielle de 2007 : le recours à l'armée et à ses officiers pour remettre sur le droit chemin les jeunes délinquants.

Mais par contre, pas la moindre indication sur la politique que mènerait le candidat socialiste à l'Élysée, s'il était élu. On ignore d'ailleurs qui sera le candidat choisi, ou même souhaité par le PS. Il faudra, nous dit-on, attendre le verdict des « primaires » pour savoir qui portera la casaque du PS en 2012. Les primaires : une formule vague qui a au moins le mérite, pour les postulants socialistes, de maintenir le suspens et de différer l'annonce des candidatures, tout en maintenant le flou absolu sur le programme.

On évoque de plus en plus la candidature de Strauss-Kahn, que l'alibi confortable de ses fonctions à la tête du FMI ont contraint à se tenir à l'écart de La Rochelle. Ce qui ne l'avait pas empêché, notons-le en passant, de se prononcer sur la réforme de la retraite en France, estimant que le maintien de l'âge de départ à 60 ans n'était pas un dogme.

Donné favori par les sondages et présenté comme le seul candidat pouvant battre Sarkozy en 2012, il a l'avantage, outre celui de ne pas être dans une situation qui l'oblige à battre la campagne au quotidien, d'être le politicien de gauche dont le profil politique est le meilleur pour séduire des électeurs de droite.

Tout est fait, on le voit, pour que les partis dits d'opposition, ou de gauche, cachent jusqu'au dernier moment à leurs électeurs les cartes qu'ils proposeront de jouer en 2012.

Les seules indications qu'ils fournissent, à leur corps défendant il est vrai, c'est qu'à ce jeu, les dupes, ce seront ceux à qui on aura réussi à faire croire qu'en votant « bien » ils pourraient améliorer leur sort.

Partager