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La Poste : La dégradation du service continue
La Cour des comptes a rendu public pendant l'été un rapport sur La Poste qui critique la qualité du service et, entre autres, le fait que la distribution du courrier le lendemain du dépôt (J+1), objectif affiché par La Poste, ne serait pas respectée pour une lettre prioritaire sur six.
Mais, au lieu de mesures qui maintiennent l'objectif J+1, la solution proposée par la Cour des comptes est tout bonnement de le supprimer, du moins pour le courrier à longue distance, et de n'améliorer la distribution que pour le courrier intra-régional, ou pour des régions limitrophes.
La dégradation dans la distribution du courrier est bien réelle. Il y a quelques années, la dernière levée du courrier se faisait généralement à 19 heures. Aujourd'hui, la direction de La Poste sépare les boîtes aux lettres dites « productives », et celles jugées « non productives ». Pour l'usager qui dépose sa lettre à 17 heures dans une de ces boîtes, cela signifie qu'elle ne sera relevée que le lendemain et, dans le meilleur des cas, ne pourra pas être distribuée avant le surlendemain. Nombre de ces boîtes aux lettres jugées « non productives » sont supprimées, ce qui permet à La Poste de faire des économies de personnel, mais oblige l'usager à se déplacer.
Si la Cour des comptes critique les interminables files d'attente dans certains bureaux, elle se réjouit en revanche de la baisse de « 14 % des effectifs entre 2003 et 2009, soit 40 000 emplois en moins ». Et elle appelle de ses voeux de nouvelles réductions de personnel. Ce en quoi elle devrait être entendue par la direction de La Poste, qui a programmé 8 000 suppressions de postes pour 2010, et 50 000 autres dans les cinq prochaines années. Autant dire que le manque de personnel n'améliorera pas les conditions d'accueil des usagers et encore moins les conditions de travail des postiers.
D'autant que la Cour des comptes approuve également, au nom de l'augmentation de la rentabilité, la fermeture de bureaux de poste, dont le nombre est passé de 17 000 à 12 000.
Le rapport de la Cour des comptes affiche bien le même objectif que celui de la direction de La Poste : faire de celle-ci une entreprise rentable et privatisable. La dégradation de la qualité du service rendu aux particuliers n'étant que le cadet des soucis de l'une et de l'autre.