Après le succès du 12 octobre : Continuer et amplifier la lutte !13/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une-2202.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Editorial

Après le succès du 12 octobre : Continuer et amplifier la lutte !

Les dérisoires concessions du gouvernement sur la question des retraites sonnent comme une provocation. Il faut avoir du culot pour oser présenter comme une avancée que les femmes ayant élevé trois enfants pourraient partir à la retraite à 65 ans sans décote ! Cela concerne une centaine de milliers de femmes, et encore à titre provisoire.

Rien que cette provocation montre tout le mépris du gouvernement, qui essaie d'imposer coûte que coûte ses mesures sur la retraite qui sont rejetées par l'écrasante majorité de la population.

Les manifestations du 12 octobre ont été massivement suivies et les grèves attirent de nouvelles catégories de travailleurs. Dans bien des secteurs, les transports publics, dont la SNCF et la RATP, GDF Suez et EDF, des appels ont été lancés pour continuer le mouvement le lendemain. Les directions syndicales appelaient aussi à une nouvelle journée de manifestation le samedi 16 octobre : il faut qu'elle soit réussie et que le mouvement continue à s'amplifier.

Le monde du travail n'accepte pas les mesures dictées par un gouvernement antiouvrier, même si elles sont votées par quelques centaines de députés et de sénateurs qui n'ont que faire de la fatigue, de l'usure des salariés exploités toute leur vie. Il n'accepte pas de n'avoir pour alternative que de se crever au travail ou de crever de misère avec une retraite amputée par la décote.

Et le plus révoltant, c'est qu'on veut imposer tout cela sous prétexte qu'il manque quelques milliards dans la caisse de retraite, alors même que des dizaines, des centaines de milliards ont été dépensés en faveur des banquiers et du grand patronat pour les sauver des conséquences d'une crise financière dont ils sont les seuls responsables.

Les manifestations, les grèves se focalisent sur les mesures du gouvernement contre la retraite. Mais le mécontentement qui s'exprime en cette occasion est bien plus ample et bien plus varié.

Le grand patronat et le gouvernement mènent une guerre de classe violente contre le monde du travail. Elle est menée sur une multitude de fronts : les licenciements qui aggravent le chômage, le blocage des salaires alors que les prix, notamment ceux des loyers, s'envolent, les attaques contre les protections sociales, qui font que ceux qui n'ont pas les moyens de se soigner sont de plus en plus nombreux. Sans parler de la multitude de mesures contre les catégories les plus vulnérables et les plus démunies, et les services publics à l'abandon.

Derrière toutes ces attaques, il y a une seule préoccupation : faire payer par les travailleurs, et plus généralement par les classes populaires, de quoi maintenir le profit des grandes entreprises et les dividendes des actionnaires.

Qu'il soit victime directe ou indirecte de ces attaques, quel est le travailleur qui n'a pas constaté la dégradation de ses conditions d'existence au fil des ans ? Quel est le travailleur qui n'a pas constaté que, si sa vie devient de plus en plus difficile, celle de ses enfants le sera encore plus ?

Alors, s'il est important de faire reculer le gouvernement sur la question des retraites, il est vital pour l'avenir de stopper ces attaques. Mais il serait vain d'espérer qu'un gouvernement cesse de vouloir favoriser systématiquement la bourgeoisie, les riches, pour favoriser ceux dont le travail les enrichit. C'est évident concernant le gouvernement Sarkozy, mais ça l'est aussi d'un éventuel gouvernement de gauche qui prendrait sa succession.

Que cet organisme du capitalisme mondial qu'est le FMI, dirigé par Strauss-Kahn, un des candidats possibles du Parti Socialiste pour la présidentielle, approuve les mesures du gouvernement Sarkozy contre les retraites n'est pas anecdotique. Les dirigeants socialistes sont embarrassés des prises de position du FMI, mais ils ne cachent pas que, même s'ils revenaient sur l'âge de départ à la retraite, il n'est pas question de revenir sur l'allongement de la durée de cotisation. C'est une façon claire de dire qu'ils sont eux aussi pour aggraver le sort des futurs retraités, pour ne pas prendre l'argent dans les coffres-forts patronaux.

Alors, puisque nous n'avons rien à attendre des changements électoraux, il ne nous reste qu'une seule voie, celle de la lutte, d'une grève explosive allant en se généralisant et faisant réellement peur au gouvernement et au grand patronat.

De Gaulle était un dirigeant de la bourgeoisie d'une tout autre envergure que ceux qui sont en place aujourd'hui. Et pourtant, devant les grèves de Mai 68, massives et imprévisibles, il s'était affolé au point de se jeter dans les bras du général Massu.

Nous avons la force de les faire reculer non seulement sur les retraites mais aussi sur les licenciements, sur le chômage et sur les salaires. Il nous faut apprendre à nous servir de notre force.

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